La start-up suisse LegalPass, qui représente plus de 3000 anciens actionnaires de Credit Suisse, exige que la justice procède à une réévaluation du prix payé lors de son rachat l'an passé par UBS, annonce-t-elle mardi. Fondée par deux avocats, cette start-up avait lancé une action collective près de trois mois après le sauvetage dans l'urgence de Credit Suisse et engagé peu après une procédure auprès du tribunal de commerce de Zurich.
Dans un communiqué publié mardi, cette start-up basée à Lausanne indique avoir obtenu des évaluations «toutes nettement supérieures» au prix versé aux actionnaires de Credit Suisse et demande à la justice de faire réaliser un «rapport d'expert neutre et indépendant».
Un rachat in extremis
Pour éviter une faillite de la deuxième banque de Suisse, UBS avait accepté en mars 2023 de racheter Credit Suisse sous la pression des autorités suisses pour 3 milliards de francs suisses (3,2 milliards d'euros à taux actuels).
La base d'échange avait été fixée à une action UBS pour 22,48 actions Credit Suisse, soit 76 centimes par titre, provoquant la colère des petits porteurs. Malgré une chute vertigineuse, l'action Credit Suisse valait encore 1,86 franc suisse à la clôture de la Bourse avant le début des négociations avec UBS et les autorités suisses.
Dans le cadre de cette procédure, LegalPass dit avoir obtenu différentes évaluations provenant d'un rapport indépendant réalisé par la société IVA, qui s'étalent entre 3,67 et 9,26 francs suisses, selon la méthode de valorisation utilisée. Ces évaluations s'appuient sur des informations accessibles au public, «en l'absence d'un rapport de fusion», insiste LegalPass.
Un «rapport d'expert neutre» exigé
Avec le cabinet d'avocats zurichois Baumgartner Mächler, Legalpass demande donc à la justice de faire réaliser «un rapport d'expert neutre et indépendant désigné par le tribunal, et d'ordonner à UBS de produire des données financières internes de Credit Suisse» afin de pouvoir faire réexaminer la base d'échange.
Le sauvetage de Credit Suisse avait été un choc pour l'économie helvétique, tant pour les investisseurs que pour les employés de la banque ou les entreprises clientes de Credit Suisse. De nombreux investisseurs institutionnels ont également saisi la justice au sujet des obligations dites AT1, des instruments financiers complexes, dont la valeur avait été ramenée à zéro par la Finma, l'autorité de surveillance des marchés, afin de faciliter ce rachat.