Le Grand Conseil vaudois ne souhaite pas interdire la fumée sur les terrasses des restaurants du canton. Il a classé mardi une pétition allant dans ce sens et initiée par des écoliers. Munie d'une cinquantaine de signatures d'enfants mais aussi de parents et d'enseignants, cette pétition a suscité de nombreuses réactions parmi les députés. Ses partisans ont notamment relevé qu'il fallait «continuer de lutter contre la fumée passive», trouver de «nouvelles solutions» pour limiter le tabagisme et préserver les enfants.
Dans le camp adverse, on a rétorqué que cette pétition allait «trop loin». Et notamment pour les restaurateurs, dont une telle interdiction aurait d'importantes répercussions sur le chiffre d'affaires. Si la droite a fait quasiment bloc contre la pétition, les voix ont été plus discordantes à gauche. Par exemple avec le socialiste Denis Corboz, lui-même restaurateur. «Interdire la fumée en plein air alors qu'elle se dissipe rapidement, c'est disproportionné», a-t-il affirmé.
Sur la fumée
Ni en terrasse ni sur les plages
Selon lui, la question de la fumée en terrasse relève du «savoir-vivre» et ne doit pas se régler par une loi. Au vote, le classement de la pétition a été demandé par 81 députés, tandis qu'ils ont été 43 à la soutenir et sept à s'abstenir.
Mardi également, l'ordre du jour du Grand Conseil comportait une motion demandant l'interdiction de fumer sur les plages du canton. Son auteur, le Vert Yannick Maury, s'est toutefois vu contraint de retirer «à contrecoeur» son texte, n'ayant pas pu obtenir suffisamment de soutiens en commission.
Sa motion s'est, en effet, heurtée à plusieurs voix qui, comme pour les terrasses, ont jugé qu'une telle interdiction était exagérée. Outre une atteinte à la liberté et une «stigmatisation» des fumeurs, plusieurs membres de la commission et le Conseil d'Etat ont dit douter de l'efficacité de cette mesure pour lutter contre le tabagisme.
L'interdiction de fumer dans les lieux publics a 15 ans
Relevant que plusieurs pays européens avaient déjà franchi le pas, Yannick Maury s'est dit «persuadé» que l'interdiction sur les plages suisses allait s'imposer dans «quelques années» et que «l'on aura l'air bête de ne pas avoir pris cette décision plus tôt».
A noter finalement que ces discussions sur la fumée ont eu lieu presque quinze ans jour pour jour - c'était le 15 septembre 2009 - après l'entrée en vigueur de la loi vaudoise interdisant la fumée à l'intérieur des lieux publics.