Une opération jusqu'en juin
Pourquoi l'UBS rachète-t-elle ses propres actions?

L'UBS a annoncé un nouveau programme de rachat d'actions. Blick explique pourquoi de tels plans sont attrayants pour les entreprises et les actionnaires.
Publié: 03.04.2024 à 12:02 heures
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La grande banque UBS a annoncé un nouveau programme de rachat d'actions.
Photo: AFP
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Christian Kolbe

L'UBS réalise ce qu'elle avait annoncé en février: la banque rachète ses propres actions. Étant gelé depuis longtemps en raison du rachat de Credit Suisse, l'ancien programme a pris fin il y a quelques jours.

Toutefois, du point de vue de l'UBS, l'ancien programme était tout à fait réussi. Sur les 300 millions d'actions rachetées depuis 2022, la banque en a utilisé près de 180 millions pour acheter Credit Suisse. Le reste des actions doit être détruit.

Le nouveau programme d'UBS devrait durer jusqu'à début avril 2026 et débuter après la fusion d'UBS SA et de Credit Suisse SA. Cette opération devrait être achevée d'ici fin juin. Au total, l'UBS souhaite racheter des actions pour une valeur allant jusqu'à deux milliards de dollars (1,81 milliard de francs).

Comment se déroule le rachat d'actions?

Pour ce faire, une deuxième ligne de négoce pour l'action UBS sera mise en place à la Bourse suisse dès mercredi. La banque y rachète régulièrement les actions qu'elle souhaite ainsi retirer du marché.

Comment la banque paie-t-elle le rachat d'actions?

Avec le bénéfice conservé. Celui-ci peut être soit distribué sous forme de dividendes, soit investi dans les affaires, soit utilisé pour renforcer la couverture de capital ou justement pour les rachats d'actions.

Qu'espère l'UBS?

Une entreprise qui peut se permettre un tel programme est solide: tel est le message adressé aux investisseurs. «De nombreuses banques européennes ont profité du changement de taux d'intérêt, ont réalisé de gros bénéfices et rachètent leurs propres actions à grande échelle. Pour rester attractive pour les investisseurs, l'UBS doit suivre le mouvement», explique l'analyste actions de Vontobel Andreas Venditti.

Pourquoi l'UBS n'a-t-elle pas attendu le Conseil fédéral?

Le 10 avril, le Conseil fédéral présentera ses idées sur la réglementation «too big to fail». Et donc aussi définir les exigences en matière de capital pour l'UBS. «Je pars fortement du principe que l'UBS se doute de ce qui l'attend», déclare l'analyste. De plus, l'UBS disposerait également d'argent provenant de la vente d'activités de Credit Suisse qu'elle ne souhaite plus poursuivre. «La réduction du bilan renforce les ratios de capital», ajoute Andreas Venditti.

Qui profite du programme de rachat d'actions?

Les actionnaires, et donc de nombreuses caisses de pension. Les dividendes doivent être imposés en tant que revenu, alors qu'une action vendue ne l'est pas. De plus, un programme de rachat d'actions a tendance à soutenir le cours des actions.

Que se passe-t-il avec les actions rachetées?

Elles sont normalement détruites, à moins qu'il n'y ait une autre grande banque à acheter. Les actionnaires doivent toutefois approuver formellement la destruction. Pour le programme de rachat qui vient d'être lancé, les propriétaires seront consultés lors de l'assemblée générale de 2025. Ce qui est un avantage pour les actionnaires, car le bénéfice par action augmente s'il y en a moins en circulation.

De tels programmes sont-ils populaires?

Très. ABB en a annoncé un nouveau fin mars, Swiss Life vient d'en conclure un. Nestlé, Novartis, Logitech ou Sonova et bien d'autres entreprises en ont en cours.

Un tel programme est-il toujours la meilleure idée?

Non, car la question fondamentale est de savoir pourquoi une entreprise ne ferait pas mieux d'investir cet argent dans son activité. Ou pour l'environnement. Ou que Nestlé développe des aliments plus sains ou que Novartis essaie de développer des médicaments plus efficaces. Mais même les actionnaires réticents ne sont pas fondamentalement opposés à de tels programmes. «Un programme de rachat d'actions suivi d'une réduction de capital est acceptable pour Actares s'il est économiquement supportable pour l'entreprise et si la stratégie climatique est bonne», conclut Roger Said, directeur de l'association d'actionnaires Actares, contacté par téléphone.


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