La mesure est drastique. Les Aletsch Bahnen ont été obligés de raccourcir le télésiège du Talegga sur la Fiescheralp (VS). Le trajet sur le moderne télésiège à six places – construit en 2010 pour 20 millions de francs – se terminera cette saison 500 mètres plus bas. La partie supérieure de l'installation située en dessous de l'Eggishorn (2926 m d'altitude) a été démolie, écrit le «Walliser Bote». Et reconstruite plus bas.
Pour les fans de ski de la région d'Aletsch, c'est une triste nouvelle. Et pour les exploitants, une mesure coûteuse: 1,8 million de francs. Mais elle est nécessaire à cause du dégel du permafrost du glacier rocheux qui fait bouger la zone autour des pylônes supérieurs. Ceux-ci se sont déplacés de 20 à 50 centimètres au cours des dernières années – tendance à la hausse – selon une analyse de l'Institut pour l'étude de la neige et des avalanches de Davos (GR).
Des pylônes ont menacé de basculer
Le mouvement est particulièrement fort autour des trois pylônes supérieurs de la remontée mécanique. Non seulement ils glissent, mais ils tournent et changent d'angle d'inclinaison. La stabilité de l'installation n'est donc plus assurée. Les efforts à fournir pour pouvoir encore exploiter le téléphérique étaient considérables. C'est pourquoi les remontées mécaniques ont tiré le frein à main.
Désormais, les pylônes supérieurs du téléphérique ont disparu. Ils ont été emportés par hélicoptère. La station amont au pied de l'Eggishorn a donc été déplacée. Elle se trouve désormais à 2562 mètres d'altitude au lieu de 2724.
Ce changement a évidemment des conséquences sur la piste de ski. Elle a été écourtée de 600 mètres. «La décision de raccourcir ce télésiège a bien sûr été difficile à prendre», explique Valentin König, CEO des Aletsch Bahnen. Nous avons demandé conseil à différents experts. «Finalement, c'est une solution de bon sens. Et c'est une solution qui est durable.»
«Complètement mal évalué»
Cette mesure a suscité des critiques sur la scène politique. Aaron Heinzmann, président des Vert-e-s du Haut-Valais, a ainsi pris la parole. «Lors de la planification de ce télésiège, le glacier rocheux et la possible fonte du permafrost qui en découle ont été soit complètement mal évalués, soit volontairement ignorés, reproche-t-il au responsable dans le «Walliser Bote». Avant d'ajouter: La crise climatique n'est pas une réalité qui date d'hier.»
Le CEO Valentin König n'entend pas cette critique. Il déclare à Blick: «On ne peut rien reprocher aux responsables de l'époque. Ils se sont fait conseiller par des spécialistes externes et ont agi en leur âme et conscience.» Les mouvements du glacier sont actuellement deux fois plus importants que ce qui avait été prévu lors de la conception de l'installation. Personne n'aurait pu le prévoir, assure-t-il.