Après les primes maladie, l'augmentation des primes d'assurance de votre voiture pointe le bout de son nez. Le comparateur en ligne Comparis a interrogé treize assureurs auto sur les mouvements des primes pour 2025, et livre son analyse ce mardi 3 décembre.
Six d'entre eux – parmi lesquels Generali, Helvetia ou la Bâloise – confirment se diriger vers une augmentation et quatre autres – par exemple La Mobilière ou PostFinance – prévoient une hausse «possible pour certains contrats». Allianz et la Vaudoise n'ont pas souhaité faire de déclaration. Seul le TCS indique renoncer aux augmentations de primes pour sa clientèle existante.
Pour l'instant, les assurances ne dévoilent ni le détail, ni les chiffres de ces ajustements de primes vers le haut. Il n'y a que Simpego qui communique sur «une augmentation moyenne d'environ 5%», indique Comparis dans son communiqué. L'année dernière, en 2024, les primes d'assurances pour véhicules motorisés avaient déjà connu une hausse de 4,7% par rapport à 2023, disent les chiffres de l'Office fédéral de la statistique consultés par Comparis.
La justification interroge
Tous les assureurs évoquent les mêmes raisons de l'augmentation des primes: l'inflation – touchant par exemple les pièces de rechange et les réparations – et la multiplication des événements environnementaux causant des dommages aux véhicules. Mais pour Comparis, les raisons invoquées ne sont pas suffisantes et «posent question».
Adi Kolecic, «expert mobilité» chez le comparateur en ligne, s'interroge: «Le taux d’inflation en Suisse s’élevait à 0,6% en octobre 2024 par rapport au même mois de l’année précédente. C’est un niveau similaire à celui de 2021. La question se pose donc de savoir si les assureurs utilisent le renchérissement comme prétexte pour relever les prix après des années de baisse des primes.»
Selon les «conclusions internes de Comparis», les primes pourraient bondir de 15% par rapport à 2024 pour les personnes assurées sans sinistre. Les primes sont bien plus basses qu'il y a 20 ans, assure le communiqué de presse. Mais l'évolution récente pourrait indiquer l'amorce d'un «changement de cap» qui ne profiterait pas vraiment aux automobilistes.
Ne pas rester aveugles
Pour Adi Kolecic, «les clientes et les clients ne doivent pas se laisser aveugler par des raisons générales telles que l’inflation et accepter les hausses de primes sans rien dire.» Evidemment, la solution que propose Comparis est... de comparer les primes entre elles pour se diriger vers la plus avantageuse.
«Ce que beaucoup de propriétaires automobiles ignorent, c’est que les personnes assurées peuvent résilier leur contrat après une hausse de primes de la part des assureurs et passer à un prestataire plus avantageux, même en dehors des délais de résiliation habituels.» Une condition? Il faut qu’il s’agisse d’un ajustement général des primes et non d’une augmentation due à un sinistre, précise Comparis, qui invite les personnes assurées à garder «un œil critique» sur leur contrat d’assurance automobile.