Plusieurs autocollants ornent la Ferrari rouge vif. Sur le capot, le pare-brise, le toit. Une affiche violette est collée sous l'un des essuie-glaces. On peut y lire: «Fuck Patriarchy» (en français: «À bas le patriarcat»). Lorsque Luis Deplazes remarque la Ferrari à Zurich ce mardi, le président des Jeunes libéraux-radicaux zurichois établit un lien direct avec la grève des femmes.
«Pour soulever de vrais problèmes?»
Non pas qu'il considère la grève des femmes comme une mauvaise chose, se justifie-t-il. Il estime toutefois qu'il y a l'art et la manière de manifester. Et coller des autocollants sur une Ferrari n'en est pas une pour ce libéral-radical en herbe: «Pourquoi la grève des femmes descend-elle dans la rue? Pour soulever de vrais problèmes, comme la violence contre les femmes? Non! simplement pour laisser libre cours à ses idéologies de gauche contre une Suisse florissante, et tant qu'on y est, de dégrader du matériel», écrit-il sur Twitter en publiant une photo de la Ferrari collée.
«La voiture ne m'appartient pas», précise le Zurichois à la demande de Blick. Il se dit néanmoins indigné par le vandalisme. Manifester pour quelque chose de bien ne permet pas de faire quelque chose de mal. D'autant plus que la Ferrari n'a pas été la seule proie des manifestantes. «Il y avait une bonne poignée de voitures souillées d'autocollants et d'étiquettes, soutient-il. Et toutes des voitures de luxe!» Il poursuit: «C'est assez frappant, le schéma est clair, suggère-t-il encore. D'ailleurs, qui leur dit que cette Ferrari n'appartenait pas à une femme?»
Sprayages et plaintes pour bruit
Jusqu'à présent, la police municipale de Zurich n'a reçu aucune plainte pour des déprédations de voitures. La grève des femmes a toutefois donné lieu à «plusieurs dommages matériels par des sprayages», déclare Pascal Siegenthaler, porte-parole de la police municipale. Mais la police ne se risque pour l'instant pas à les chiffrer. Outre les tags, le service de tram a été activement perturbé pendant plusieurs minutes. Par ailleurs, poursuit le porte-parole, «quelques dizaines de personnes ont continué à faire la fête sur l'Helvetiaplatz après la manifestation finale, ce qui a donné lieu à diverses plaintes pour bruit.»
(Adaptation par Jocelyn Daloz)