Les normes en vigueur sur les cigarettes électroniques en Suisse se basent sur une directive européenne de 2014. Celle-ci stipule que chaque «cigarette électronique à système dit fermé», également appelées «puffs bars», ne peut pas contenir plus de 2 ml de volume de liquide. Cela correspond à environ 600 bouffées.
Or, selon une étude d'AT Suisse, plus de la moitié des produits vendus sur le marché helvétique dépassent cette valeur. Des «puffs» proposant 1500 ou 2500 bouffées sont «couramment disponibles» sur les sites de vente en ligne ou dans les boutiques. Mais il est même possible de commander en ligne des «puffs» avec un réservoir de 30 ml, soit 16'000 bouffées. C'est 15 fois plus que la limite légale.
L'enquête dénonce aussi des pourcentages de nicotine excessifs, bien que la loi prévoie qu'une cigarette électronique jetable ne puisse pas contenir plus de 20 mg/ml de nicotine. Quelques cantons avaient réagi et contraint certaines boutiques à retirer ces produits de la vente suite à une étude publiée en mars 2022, note AT Suisse.
Aucun système de surveillance
L'association mentionne toutefois un site sur lequel on peut acheter des puffs contenant une concentration de 50 mg/ml. Il est également «aisé» de commander des «puffs» directement sur des sites chinois, sans restriction de volume ou de concentration de nicotine, et de se les faire livrer en Suisse.
Selon AT Suisse, presque tous les sites examinés (plus d'une centaine au total) proposent des produits qui vont au-delà des normes légales.
«On aurait pu s’attendre à de petites entreprises marginales, mais c’est loin d’être le cas», regrette l'association de prévention. Parmi eux figure en effet le géant suisse de la vente en ligne Galaxus. Sur son site, la filiale de Migros propose près de 350 e-cigarettes.
Interrogé par «24 Heures» et la «Tribune de Genève», Galaxus a indiqué avoir retiré tous les produits non conformes de son assortiment et être en discussion sur le sujet avec son fournisseur.
AT Suisse regrette que la Confédération n'ait mis en place «aucun système de surveillance du marché». Ce sont les chimistes cantonaux qui sont compétents pour contrôler la conformité des «puffs». Dans ce contexte, l'association indique avoir écrit directement aux cantons en leur fournissant la liste des entreprises qui gèrent ces sites internet, en leur demandant d'agir sans attendre.
(ATS)