«Un texte rempli de mensonges»
Le Valais indemnisera-t-il les «victimes» des vaccins anti-Covid?

Quatre élus écologistes et UDC au Grand Conseil valaisan souhaitent indemniser les «victimes» de la vaccination contre le Covid-19. Leurs propos flirtent avec le discours des milieux coronasceptiques et la coprésidente des Verts crie aux fake news.
Publié: 21.12.2021 à 16:16 heures
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Dernière mise à jour: 21.12.2021 à 18:01 heures
Le texte déposé par ces élus est «rempli de mensonges», selon Carole Morisod, coprésidente des Verts Valais.
Photo: Keystone/Peter Klaunzer
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Amit JuillardJournaliste Blick

Malaise au parlement valaisan. Quatre députés — deux Verts, Frédéric Carron et Christine Pustel, et deux UDC, Pierre Contat et Cynthia Trombert — somment le gouvernement cantonal de créer un fonds d’indemnisation pour les «victimes» de la vaccination contre le Covid-19. Outre cette motion, ils ont déposé un postulat pour la mise en place d’un registre des effets secondaires et une meilleure information des patients sur les effets graves de la piqûre, révélait dimanche «Rhône FM».

«Au niveau mondial, les effets secondaires commencent à être répertoriés et forcément les victimes, qui auront leur vie brisée, vont demander un dédommagement à l’Etat», s’inquiète Frédéric Carron, qui avait participé à une manifestation anti-loi Covid à Sion en novembre, cité par la radio locale. Les arguments des quatre alliés, également relayés par «Le Temps», rappellent le discours des milieux anti-vaccins à ARN messager et coronasceptiques, mais aussi une intervention de Nathalie Schallenberger, élue du Centre neuchâtelois au Grand Conseil, dont Blick s’était fait l’écho.

L’écologiste valaisan accuse par ailleurs les fabricants de vaccins de «s’être déchargés de toute responsabilité» face aux effets secondaires de leurs produits. L’UDC Pierre Contat dénonce, lui, des vaccins «toujours en phase de test».

Les vaccins ne sont pas en phase expérimentale

Leur ton catastrophiste est à nuancer. En Suisse, jusqu'à fin novembre 2021, pour 5’853’929 personnes totalement vaccinées, il y a eu 10’386 déclarations d’effets secondaires, dont 3630 considérés comme graves, selon le registre officiel de Swissmedic, autorité nationale d’autorisation et de surveillance des produits thérapeutiques.

D’autre part, même s’ils sont encore en «phase 3», les vaccins à ARN messager autorisés en Suisse — ceux de Moderna et de Pfizer/BioNTech — ne sont plus en phase d’expérimentation et les tests de sécurité sont terminés, avait confirmé Swissmedic dans nos colonnes. Ils sont donc considérés comme sûrs. Quant à la responsabilité de ces entreprises pharmaceutiques, le droit fédéral s’applique, comme pour tout autre médicament, affirme depuis de nombreux mois la Confédération.

La coprésidente des Verts est furax

Sur Twitter, Philippe Nantermod, vice-président valaisan du PLR Suisse parle de «delirium». Dans «Le Temps», il développe: «C’est complètement délirant! Cette motion est l’œuvre de personnes qui refusent la vaccination et qui ont pour unique but de faire peur aux gens». Et le conseiller national de préciser: «Ces quatre députés parlent des effets potentiels qu’il peut y avoir dans dix ou vingt ans alors qu’en principe, les conséquences arrivent dans les premiers mois suivant l’injection».

Daniel Moos, président de l’UDC cantonal, adeptes de théories complotistes, n’a pas souhaité répondre aux questions du quotidien. Carole Morisod, coprésidente des Verts Valais, n’y va, elle, pas de main morte. «Ça suffit! Je suis très en colère contre ces élus qui lancent un texte rempli de mensonges et qui n’a aucun fondement.» La Chablaisienne va plus loin: «Nous ne pouvons pas continuer comme ça. Je pense qu’ils (Frédéric Carron et Christine Pustel, ndlr.) doivent désormais faire un choix politique et, éventuellement, quitter le parti».

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