Un professeur de psychologie explique le phénomène
Mais pourquoi supportons-nous les bouchons à Pâques?

De nombreux Suisses associent le week-end prolongé de Pâques à une excursion au Tessin. Mais avant d'y arriver, il faut souvent faire preuve de persévérance. Un psychologue explique pourquoi nous nous soumettons toujours aux bouchons sur la route.
Publié: 21.03.2024 à 10:33 heures
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Les embouteillages font partie de la vie de beaucoup de gens à Pâques.
Photo: Keystone
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Denis Molnar

La question n'est pas de savoir s'il y aura des bouchons devant le Gothard à Pâques, mais combien de minutes ou d'heures les Suisses et les Suissesses qui aiment voyager devront attendre dans leur voiture. Chaque année, c'est la même chose et tout le monde sait qu'il en sera ainsi. Mais pourquoi diable des milliers de personnes s'infligent-elles cela à chaque fois?

«D'une part, notre comportement dans une telle situation est lié à l'habitude. Pâques peut être considéré comme l'étincelle initiale qui nous pousse à agir dans une espèce de routine», explique Johannes Ullrich, professeur de psychologie à l'université de Zurich, dans un entretien à Blick. «C'est d'ailleurs ainsi que nous nous comportons la plupart du temps dans la vie de tous les jours. Nous agissons sans trop réfléchir au départ.» L'homme est donc tout simplement un animal d'habitudes.

Johannes Ullrich, professeur de psychologie à l'université de Zurich.
Photo: Soraya Haessler

Cela fait aussi tout simplement partie du processus

«D'autre part, lorsque certaines choses nous paraissent incroyablement gratifiantes, nous sommes prêts à y investir beaucoup.» Et c'est bien ce qui se passe. «Après un voyage épuisant qui nous a beaucoup coûté en nervosité, nous estimons avoir le droit, en l'occurrence au Tessin, à une récompense.» Par exemple en buvant une boisson fraîche sur une terrasse ensoleillée. «Les efforts sont alors vite oubliés.»

Et finalement, toute cette procédure fait aussi partie du «folklore du voyage» et on se sent tout de même mieux quand on a d'abord fait quelque chose pour réussir. «On a ainsi plus de choses à raconter à ses proches et à ses connaissances sur ses vacances.»

Et pour ceux qui n'ont absolument pas envie de se retrouver dans des files interminables devant le Gothard et qui souhaitent tout de même se rendre au Tessin, les CFF mettront à disposition 49 trains spéciaux supplémentaires à Pâques. Une grande partie des trains circuleront dans le tunnel de base du Gothard. Les CFF recommandent de réserver des places assises pour toutes les liaisons. «Pour des raisons de sécurité, les trains bondés ne peuvent pas circuler dans le tunnel de base du Saint-Gothard. Des billets dégriffés sont disponibles pour tous les trains qui circulent sur la ligne panoramique aux heures de pointe.»

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