Mais que diable s'est-il passé ici? C'est la question que l'on peut se poser en lisant l'ordonnance pénale du Ministère public de Saint-Gall contre un homme d'origine indienne. L'homme s'est rendu coupable d'extorsion et de tentative d'extorsion, indique le verdict du bureau d'enquête d'Altstätten.
Sa victime? Peter S.*, un employé de banque de 60 ans. Alors que ce dernier rentre chez lui un midi de la fin avril 2022, il est intercepté sur le trottoir par deux jeunes hommes originaires d'Inde. Les deux hommes lui proposent un massage de façon très insistante. Ils ne lâchent pas l'homme et le retiennent pendant plusieurs minutes. Si dans un premier temps Peter S. refuse l'offre des plus étonnantes, il finit par céder à la proposition.
Les agresseurs ont pris des photos de ses parties intimes
Les Indiens souhaitent masser Peter S. chez lui. Là-bas, l'employé de banque se débarrasse de son pantalon et de sa chemise avant de s'allonger sur le canapé. L'un des deux Indiens le «masse» alors , peut-on lire dans l'ordonnance pénale: «Il s'est contenté d'exercer une légère pression avec ses mains sur le dos, les jambes et le ventre de Peter S.»
Mais tout à coup, la séance de relaxation prend une autre tournure. Le «masseur» baisse soudainement le caleçon de la victime, permettant à son comparse de prendre des photos du pénis de Peter S. avec son téléphone portable. Leur but est alors de faire chanter l'employé de banque avec ces photos. Ils exigent 12'000 francs pour la destruction de ces photos. Et prétendent avoir «besoin de cet argent afin de financer un projet pour des enfants».
380 francs n'ont pas suffi
Malgré l'exigence incroyable et le cliché non sollicité de ses parties génitales, Peter S. ne jette pas les deux hommes hors de l'appartement. Au lieu de cela, il se dit prêt à leur verser au moins 380 francs. C'est tout ce qu'il a alors sur lui.
Mais les Indiens ne se satisfont pas de la somme. Ils menacent Peter S. de montrer l'image du pénis à sa femme. On ne sait toutefois pas pourquoi une photo du pénis de Peter S. aurait pu choquer sa femme. La menace semble pourtant intimider l'employé de banque.
Il appelle sa banque et charge un collaborateur de préparer une enveloppe de 5000 francs. Mais les deux Indiens n'ont pas pensé à la présence de l'employé de sécurité de la banque. Lorsque ce dernier recontacte Peter S. par téléphone et lui pose des questions, les deux «masseurs» prennent rapidement la poudre d'escampette.
L'un des deux hommes originaires d'Inde – le cerveau présumé de ce curieux stratagème – a été condamné par ordonnance pénale pour tentative d'extorsion et extorsion consommée. Il ne devra toutefois payer l'amende de 2400 francs que s'il effectue à nouveau son étrange service de massage au cours des deux prochaines années ou s'il commet un délit d'une autre manière.
* Nom modifié