«Un marathon, par un sprint»
Les importateurs de voitures tentent de faire pression à Berne

Auto Suisse s'inquiète des nouvelles limites d'émissions de CO2 et de la taxe d'importation sur les véhicules électriques. Peter Grünenfelder appelle à un soutien accru de l'État pour réussir la transition vers l'e-mobilité, présentant un plan en dix points.
Publié: 22.02.2025 à 18:00 heures
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Peter Grünenfelder, président de l'association des importateurs Auto Suisse, est en colère.
Photo: Philippe Rossier
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Raoul Schwinnen

Ce sont des mots marquants que le président de l'Association des importateurs suisses d'automobiles, Peter Grünenfelder, a adressés au Conseil fédéral lors de la conférence de presse annuelle du groupe: «L'économie automobile suisse est aujourd'hui confrontée à une jungle de réglementations étatiques et à une économie planifiée qui limitent de plus en plus une activité commerciale fructueuse, voire la rendent impossible».

Peter Grünenfelder et son association considèrent que l'ensemble de l'économie automobile suisse, avec plus de 100'000 emplois et plus de 4000 entreprises, est massivement limitée dans sa compétitivité.

Mais qu'est-ce qui énerve tant le président d'Auto Suisse?

L'ordonnance sur le CO2, mise en consultation par le Conseil fédéral, n'a pas encore été adoptée. De plus, elle diffère sur des points essentiels des réglementations strictes déjà en vigueur dans le reste de l'Europe. En conséquence, il sera presque impossible d'atteindre sans sanctions les nouvelles limites d'émissions de CO2 fixées pour les voitures particulières et les véhicules utilitaires à partir de 2025. 

La Confédération prévoyait pour fin 2025 une part de 50% de véhicules branchés (voitures électriques et hybrides plug-in). Or, fin 2024, ce chiffre n'était que de 28% et à la fin de cette année, il ne sera probablement que de 37%, calcule Auto Suisse. «La transformation vers l'e-mobilité n'est pas un sprint, comme le prétend la Confédération, mais un marathon», explique Peter Grünenfelder.

Le signal politique le plus stupide

Pour Auto Suisse et ses membres, la nouvelle taxe d'importation sur les véhicules électriques introduite l'année dernière par la Confédération a également été une source d'irritation. «C'était le signal politique le plus stupide que l'on pouvait donner à la mobilité électrique», poursuit Peter Grünenfelder. Selon lui, cette taxe est en partie responsable du fait qu'au cours de l'année écoulée, environ 13% de véhicules électriques en moins ont été immatriculés en Suisse par rapport à 2023. 

Dans une comparaison européenne entre 30 pays, la Suisse a ainsi reculé depuis longtemps à la 16e place, derrière l'Allemagne et l'Autriche, mais aussi derrière des États nettement moins puissants financièrement comme la Roumanie ou le Portugal.

«La politique suisse doit faire face à la réalité du marché. La branche automobile ne peut pas résoudre seule le tournant énergétique. Elle a besoin du soutien de la Confédération, des cantons et des communes ainsi que des plus de 600 entreprises d'électricité, des fournisseurs de réseau et des loueurs», a expliqué le président d'Auto Suisse.

C'est ainsi que lui et son association ont établi un plan de mesures en dix points «pour réussir l'e-mobilité» (voir ci-dessous), qu'il recommande à nos parlementaires de lire.

Le plan en 10 points d'Auto Suisse pour réussir l'e-mobilité
  1. Moratoire de cinq ans sur la taxe automobile sur les véhicules électriques. Cette suspension permettrait d'accélérer la transition vers des technologies de propulsion neutres en CO2 en réduisant les prix d'achat.
  2. Avantage fiscal pour l'installation de stations de recharge privées et droit à la recharge, afin de créer une incitation plus forte pour les propriétaires, les employeurs et les personnes souhaitant investir. Les locataires en profiteraient aussi.
  3. Transparence des prix pour la recharge publique, comme pour les stations-service à essence. Cela déclencherait une concurrence des prix efficace entre les fournisseurs. Les bénéficiaires seraient les conducteurs de voitures électriques.
  4. Libéralisation totale du marché de l'électricité. Cela entraînerait des tarifs plus avantageux pour les particuliers, tant pour la recharge à domicile que sur le lieu de travail.

  5. Renoncer systématiquement aux réglementations «Swiss Finish» qui font grimper les coûts. Cela éviterait l'insécurité juridique pour les fournisseurs et empêcherait un renchérissement massif de l'e-mobilité en Suisse.
  6. Pas d'entrée en vigueur rétroactive de l'ordonnance sur le CO2. Cela permettrait d'éviter de sanctionner les mises en circulation et les ventes déjà conclues cette année.
  7. Assouplir la trajectoire de réduction des émissions de CO2 pour éviter le renchérissement de la mobilité individuelle et commerciale en adaptant de manière flexible les objectifs intermédiaires en matière de CO2 aux conditions du marché.
  8. Ouverture technologique pour permettre la concurrence et conduire à l'exploitation du potentiel des différents types de propulsion. Non seulement pour les nouveaux véhicules, mais aussi pour le parc automobile existant.
  9. Harmonisation des impôts cantonaux sur les véhicules à moteur, renonciation à la TVA pour les nouvelles voitures électriques. Cela permettrait de réduire sensiblement le prix de l'e-mobilité, surtout pour les particuliers, et de répartir les coûts de manière plus équitable.
  10. Augmentation de l'attractivité des véhicules de livraison électriques. Allègerait les obstacles au passage aux véhicules de livraison électriques jusqu'à 4,25 tonnes pour les entrepreneurs.
  1. Moratoire de cinq ans sur la taxe automobile sur les véhicules électriques. Cette suspension permettrait d'accélérer la transition vers des technologies de propulsion neutres en CO2 en réduisant les prix d'achat.
  2. Avantage fiscal pour l'installation de stations de recharge privées et droit à la recharge, afin de créer une incitation plus forte pour les propriétaires, les employeurs et les personnes souhaitant investir. Les locataires en profiteraient aussi.
  3. Transparence des prix pour la recharge publique, comme pour les stations-service à essence. Cela déclencherait une concurrence des prix efficace entre les fournisseurs. Les bénéficiaires seraient les conducteurs de voitures électriques.
  4. Libéralisation totale du marché de l'électricité. Cela entraînerait des tarifs plus avantageux pour les particuliers, tant pour la recharge à domicile que sur le lieu de travail.

  5. Renoncer systématiquement aux réglementations «Swiss Finish» qui font grimper les coûts. Cela éviterait l'insécurité juridique pour les fournisseurs et empêcherait un renchérissement massif de l'e-mobilité en Suisse.
  6. Pas d'entrée en vigueur rétroactive de l'ordonnance sur le CO2. Cela permettrait d'éviter de sanctionner les mises en circulation et les ventes déjà conclues cette année.
  7. Assouplir la trajectoire de réduction des émissions de CO2 pour éviter le renchérissement de la mobilité individuelle et commerciale en adaptant de manière flexible les objectifs intermédiaires en matière de CO2 aux conditions du marché.
  8. Ouverture technologique pour permettre la concurrence et conduire à l'exploitation du potentiel des différents types de propulsion. Non seulement pour les nouveaux véhicules, mais aussi pour le parc automobile existant.
  9. Harmonisation des impôts cantonaux sur les véhicules à moteur, renonciation à la TVA pour les nouvelles voitures électriques. Cela permettrait de réduire sensiblement le prix de l'e-mobilité, surtout pour les particuliers, et de répartir les coûts de manière plus équitable.
  10. Augmentation de l'attractivité des véhicules de livraison électriques. Allègerait les obstacles au passage aux véhicules de livraison électriques jusqu'à 4,25 tonnes pour les entrepreneurs.
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