Une parenthèse bureaucratique suscite la colère du gouvernement taïwanais contre l'école polytechnique fédérale de Zurich. Pourquoi? Parce que l'école supérieure à la réputation mondiale gère divers programmes d'échanges, également appelés «leading houses». Le secteur «Leading House Asia» inclut met la Chine, Hong Kong... et Taïwan dans le même panier.
Le pays insulaire en conflit avec son voisin continental prend ce détail au sérieux, puisqu'il a réagi par le biais de son ministère des Affaires étrangères, comme le rapporte le portail Taiwan News. Selon le ministère, l'EPFZ suggère par cette formulation que Taïwan fait partie de la Chine. Par l'intermédiaire de sa représentation en Suisse, il demande à ce que Taïwan soit retiré de la liste en ce qui concerne la coopération avec la Chine.
La vénérable institution de recherche et d'études s'est même faite tancée par la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Joanne Ou, qui lui demande d'être «plus attentive», de ne pas se faire piéger par la Chine et de ne pas nuire à la réputation internationale de Taiwan.
L'EPFZ s'aligne sur la Confédération
L'école se justifie auprès de Blick: «la reconnaissance des Etats relève de la politique et n'est pas la tâche d'une haute école. En tant qu'institution financée par les pouvoirs publics, l'EPFZ s'oriente vers la politique de la Suisse qui continue de considérer qu'il n'y a qu'une seule Chine. La collaboration avec des institutions de formation et de recherche taïwanaises est néanmoins possible et souhaitable». L'EPFZ examine toutefois la possibilité d'adapter la formulation évoquée.
Le conflit s'intensifie
Depuis des années, Taïwan, également appelée République de Chine à Taïwan, et Pékin sont en conflit. L'île, peuplée de 23,5 millions d'habitants, se considère comme un Etat indépendant, alors que la Chine la considère comme une partie de sa République populaire.
Taïwan est reconnue par 13 pays, pour la plupart des mini-États. La Suisse poursuit la politique dite «d'une seule Chine» et ne reconnaît Taïwan que comme un Etat partiel de la Chine.
Si Taïwan réagit, c'est parce que la situation est tendue. La Chine a récemment durci le ton, menaçant Taïwan de conséquences drastiques si le pays devait faire de nouveaux pas vers une déclaration d'indépendance formelle.
(Adaptation par Jocelyn Daloz)