Natalie Rickli ne remplacera pas Ueli Maurer au Conseil fédéral. La directrice de la santé zurichoise et ex-conseillère nationale a annoncé cette semaine son désir de rester à l'exécutif de son canton. Auparavant, le conseiller national UDC Gregor Rutz et sa collègue de parti Magdalena Martullo-Blocher avaient déjà déclaré qu'ils renonçaient à se présenter à la course. Tout comme le conseiller d'Etat UDC Ernst Stocker.
Le nombre de candidats zurichois à une place au gouvernement se réduit ainsi considérablement. Le canton le plus peuplé et moteur économique du pays risque de perdre son siège au Conseil fédéral.
Le moment est mal choisi
Natalie Rickli expliquait son choix: «La population zurichoise doit pouvoir continuer à compter sur un excellent système de santé», a-t-elle écrit sur Twitter.
Au sein de son parti, le refus de la Zurichoise n'étonne pas. Pour elle, la démission d'Ueli Maurer intervient au pire moment, les élections gouvernementales zurichoises ayant eu lieu en février dernier seulement. «En se portant candidate au Conseil fédéral, Natalie Rickli aurait mis en jeu son siège au gouvernement», explique-t-on dans son entourage.
Puisque la conseillère d'Etat ne fait plus de politique à Berne depuis plusieurs années, elle n'aurait peut-être même pas réussi à figurer sur le ticket de l'UDC. «Cela aurait été un désastre pour elle. Il n'aurait pas été facile d'expliquer aux électeurs zurichois pourquoi ils devaient la réélire au gouvernement cantonal par la suite. C'était sans doute un trop grand risque à prendre pour elle», ajoute-t-on.
«J'ai dû promettre à ma femme de ne pas me présenter»
Pour l'UDC zurichoise, la situation devient donc délicate. Une candidature officielle fait toujours défaut et la liste des noms possibles se réduit de plus en plus. Parallèlement, le délai de candidature interne expire déjà ce jeudi. Le nom du conseiller national UDC Alfred Heer continue d'être cité. Bien qu'il soit souvent reconnu pour ses compétences, il devrait avoir du mal à se faire entendre par la commission de l'UDC, car il défend trop régulièrement ses propres opinions.
Le conseiller national Thomas Matter ne veut pas non plus jouer cartes sur table. «Lors de mon élection au Conseil national, j'ai dû promettre à ma femme que je ne serai jamais conseiller fédéral. Jusqu'à aujourd'hui, elle ne m'a pas libéré de cette promesse», raconte-t-il en souriant. Au sein de l'UDC, le Zurichois aurait sans doute ses chances, mais au Parlement, il pourrait être considéré comme trop radical sur sa ligne politique.
Un événement qui fera date
Sauf surprise, le canton de Zurich perdra donc effectivement son siège au Conseil fédéral. Un événement qui fera date. Depuis 1848, le poids lourd des cantons n'a été absent du gouvernement national que pendant six ans, et ce après une démission, celle d'Elisabeth Kopp en 1989. Les milieux économiques aimeraient tout de même voir une candidature émerger pour la place financière qu'est Zurich. Un petit espoir de voir tout de même un candidat sortir du bois?