Un écart devenu grand écart
Le train coûte bien trop cher par rapport à la voiture, alerte Monsieur Prix

Stefan Meierhans, alias Monsieur Prix, souligne ce mardi le boom du prix du train depuis dix ans. Pour lui, la différence de coût entre les transports publics et la voiture est devenue «un grand écart». Une situation contraire aux objectifs de la Confédération.
Publié: 04.09.2024 à 15:04 heures
|
Dernière mise à jour: 04.09.2024 à 15:52 heures
1/2
Pour le surveillant des prix, il faut harmoniser les coûts des différents modes de transport pour coller aux objectifs — notamment climatiques — de la Suisse.
Photo: Keystone
Blick_Leo_Michoud.png
Léo MichoudJournaliste Blick

Monsieur Prix actionne le freinage d'urgence. Ce mardi 3 septembre, Stefan Meierhans alerte sur le coût du train qui, selon les analyses de son équipe, a augmenté à vitesse grand V au cours des trois dernières décennies. Depuis 1990, le prix des billets des transports publics a doublé sur certains tronçons, alors que celui des trajets en voiture n'a grimpé que de 25% et a même stagné sur les dix dernières années.

Dans sa dernière newsletter, le surveillant des prix de la Confédération est catégorique: «L’écart constaté en 2013 a glissé en grand écart en 2024.» En comparaison avec l'indice des prix à la consommation, les prix des transports publics et celui de l'abonnement général font une poussée fulgurante depuis dix ans. Il faut remonter à 1993 pour trouver un moment où voyager en train — du moins en cas de possession d'un abonnement général — n'était pas plus cher que rouler en voiture.

Participation «adéquate» des passagers

Interrogé à ce sujet ce mercredi dans le journal radio de 7h de la RTS, le haut fonctionnaire assure que les nouvelles ne sont pas bonnes pour les adeptes du rail. «Dans la Constitution, c’est écrit que la participation des passagers doit être 'adéquate', détaille le Saint-Gallois. Aujourd’hui, les prix entrent juste encore dans ces critères. Mais à mes yeux, on ne peut pas les augmenter davantage sans se heurter à cette disposition constitutionnelle.»

Dans le même journal, Savio Michellod, député libéral-radical (PLR) au grand Conseil fribourgeois, répond au surveillant qu'il ne faut pas oublier le coût pour la collectivité dans son calcul, bien plus élevé pour la voiture que le train. Pour Monsieur Prix, cette augmentation reste «clairement contraire aux objectifs de mobilité de la Confédération, qui visent une part plus importante des transports publics».

Stefan Meierhans demande une «harmonisation» rapide des prix dans le domaine des transports. Les prix du train et des bus pourraient augmenter de 30% d'ici à 2035, avertissait l'Union des transports publics (UTP), faîtière du milieu, en juin dernier.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la