En mars 2013, les électeurs suisses ont revu l'utilisation de leur sol. Avec 62,9% des voix, ils se sont prononcés en faveur de l'obligation pour les communes de réduire les zones à bâtir surdimensionnées. Les réserves doivent être limitées aux besoins des 15 prochaines années.
Cette règle était déjà en vigueur depuis 1980 et la dernière révision de la loi sur l'aménagement du territoire. Mais presque personne ne s'y était conformé. Dans certaines communes, les réserves actuelles suffisent pour les 50 prochaines années! «Pendant des années, on a enfreint la loi», avait déclaré l'expert en aménagement du territoire Lukas Bühlmann au «Beobachter» en 2020.
C'est pourquoi les communes tentent depuis dix ans de réduire les réserves de terrains à bâtir conformément à la loi. Une tâche ingrate, les membres actuels des autorités devant corriger les erreurs de planification de leurs prédécesseurs. Et les propriétaires fonciers font déjà entendre leur mécontentement.
Le Valais et le Jura en tête
Il y a quatre ans, le «Beobachter» a mené une enquête approfondie pour connaître l'état de la situation dans les différents cantons. Le résultat: 2144 hectares de terrain à bâtir doivent être déclassés en Suisse. Le «Beobachter» a estimé à 7,2 milliards de francs la valeur totale des réserves de terrains à bâtir qui doivent être déclassées!
Tous les cantons ne sont pas concernés de la même manière par cette problématique. Zurich ou Genève, par exemple, ne doivent rien déclasser, car étant des cantons principalement urbains, les réserves n'y sont pas surdimensionnées. La situation est différente dans le canton du Jura. On estime qu'il y a ici 230 hectares de terrain à bâtir en trop, ce qui le place en deuxième position dans le classement des cantons.
Mais c'est le Valais qui fait cavalier seul. Près de la moitié des réserves de terrains à bâtir excédentaires se trouvent dans le canton alpin, qui a calculé le besoin de déclassement à 1080 hectares. Cela représente plus de 1500 terrains de football. Le débat sur la révision de la loi sur l'aménagement du territoire y est donc très vif.