La situation est tendue au sein de la police genevoise. Avec plus de 500 événements à encadrer en 2023, dont 431 manifestations et 76 rencontres sportives, la pression ne cesse d’augmenter pour les forces de l’ordre. «Devoir sacrifier beaucoup de week-ends en famille pour aller surveiller des supporters, c’est compliqué», selon un témoignage recueilli par «La Tribune de Genève».
Syndicats et représentants du personnel sonnent l'alarme face à une surcharge de travail, amplifiée par des mobilisations fréquentes les week-ends, période où les effectifs sont réduits. Des lettres d’agents désabusés, reçues par les syndicats et la Commission du personnel, dénoncent une situation devenue intenable, où la santé mentale et physique des policiers est mise à rude épreuve, selon le quotidien genevois.
33 policiers suivis pour épuisement
«Nos limites sont atteintes», peut-on lire dans une missive signée par une dizaine d'agents. Les policiers dénoncent notamment une organisation à flux tendu qui impacte leur vie privée. D’après des témoignages anonymes, toujours récoltés par «La Tribune de Genève», certains agents ont été mobilisés à la dernière minute sans majoration horaire, devant renoncer à des congés prévus de longue date. Le stress et la fatigue gagnent du terrain, avec des risques accrus de burn-out. En 2023, 33 policiers ont été suivis pour épuisement professionnel, tandis que dix autres ont exprimé des pensées suicidaires, rapporte «La Tribune de Genève».
Dans le quotidien local, la direction de la police tente de rassurer, affirmant que des ajustements sont en cours, notamment avec des groupes de travail sur les horaires et une nouvelle école de 76 aspirants. Cependant, les syndicats regrettent que les effectifs ne suffisent toujours pas à gérer les mobilisations croissantes.
Euro féminin en vue
La réforme de la loi sur la police (LPol) n’a pas réglé les problèmes structurels, exacerbant le manque de policiers sur le terrain, au profit des nouveaux services créés. «La réforme de la LPol devait apporter une solution, mais le département et la direction ont décidé de maintenir l’organisation en silos rebaptisés unités», regrette Michael Berker interrogé par la «TdG».
Avec l’Euro féminin en 2025 à l’horizon, la pression ne risque pas de diminuer. Si certaines mesures, comme une meilleure planification des congés, sont envisagées, les syndicats estiment que le manque d'effectifs continuera d'affecter le quotidien des policiers, pris dans un engrenage où les congés deviennent un luxe rare et la charge de travail, un fardeau constant.