La voiture de Pierre-André Henri Grimaître, 73 ans, ne passe pas inaperçue sur le parking de Zollikofen (BE). Une surprise de taille, ou plutôt éblouissante, attend qui jette un œil dans le coffre de la petite camionnette: trois lustres en cristal se balancent du plafond. Fixés de manière rudimentaire avec des serre-câbles, ils font la joie de leur propriétaire. «Les gens pensent certainement que je suis fou», rit l’ancien décorateur d’intérieur en pointant la Citroën avec laquelle il effectue des livraisons pour le service de blanchisserie de son amie.
«Il faisait toujours si sombre dans l’arrière de la camionnette. Je pouvais à peine lire les étiquettes avec les noms des clients», raconte-t-il. Il a alors eu l’idée d'installer des lustres dans son véhicule en s'inspirant des luminaires du local de blanchisserie. «C’est tout simplement quelque chose de beau», s’émerveille-t-il devant cet éclairage festif.
«Ça ne fait de mal à personne»
Il tire sur une poignée au niveau de l’appuie-tête du siège du conducteur et la lumière s’éteint. «Je les ai montés moi-même», explique-t-il. Il montre brièvement comment il a fixé les lustres – mais minimise ensuite son travail d’un geste de la main: «Ce n’est pas extraordinaire, il faut juste avoir l’idée. Beaucoup de gens y prennent plaisir, et cela ne fait de mal à personne.»
Les autorités ne semblent pourtant pas très enthousiastes à l’égard du fourgon lumineux. Mardi, le retraité a dû comparaître devant le Tribunal régional de Berne-Mittelland, car il s’était opposé à des ordonnances pénales – résultat de deux contrôles routiers. Pierre-André Henri Grimaître explique à Blick: «En général, j’éteins les lumières pendant le trajet. Mais j’ai parfois oublié de le faire dans la précipitation de la livraison.»
«Le policier était un peu un bobet»
La police l’aurait surpris en avril alors qu’il roulait avec les lustres allumés à l’arrière du véhicule. «Le policier était un peu un bobet, s’exclame le Bernois, l’air taquin. Il a directement signalé l’infraction au procureur. Il aurait pu simplement me dire de les éteindre.» Peu de temps après, un nouvel oubli. «Juste pour un instant. Mais ils m’ont à nouveau surpris et j’ai reçu une deuxième amende», précise-t-il.
Selon la «Berner Zeitung», le juge a finalement annulé la première amende délivrée au retraité, à hauteur de 250 francs. L’homme a expliqué, qu’à la suite d’un précédent contrôle, il avait installé une plaque protection afin de ne pas éblouir les autres automobilistes. Il pensait que cela était suffisant. Il doit tout de même débourser 450 francs: 150 francs pour la deuxième amende, auxquels s’ajoutent les frais de procédure.
Les lustres peuvent toutefois rester dans la voiture: ils doivent simplement être éteints lorsque Pierre-André Henri Grimaître est au volant. Et le septuagénaire rassure: «J’ai la lumière à tous les étages!»
(Adaptation par Jessica Chautems)