Trois ans d'attente en moyenne
Quel est l'organe le plus demandé en Suisse?

En Suisse, plus de 1400 personnes sont sur la liste d'attente pour un don d'organe. Un organe en particulier est très demandé...
Publié: 19.04.2022 à 13:12 heures
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Dernière mise à jour: 19.04.2022 à 13:13 heures
Le 15 mai prochain, les Suisses vont voter sur le consentement présumé du don d'organes.
Photo: Keystone
Gianna Blum

Le 15 mai, la Suisse votera sur une nouvelle réglementation concernant le don d’organes: le consentement présumé. Toute personne qui ne dit pas explicitement non au don d’organes doit être considérée comme un donneur potentiel. Les partisans espèrent ainsi augmenter le nombre de donneurs.

Et ce serait nécessaire en Suisse. Le nombre de dons d’organes y est faible par rapport à l’étranger et la demande dépasse de loin l’offre. L’année dernière a été une année record avec 166 dons de personnes décédées, selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Quelque 125 autres personnes ont donné un organe de leur vivant.

«L’attente pour un rein est incroyablement longue»

Dans le même temps, plus de 1400 personnes sont toutefois sur la liste d’attente. La majorité de ces patientes et patients attendent le même organe: un rein. «La liste d’attente pour un rein est incroyablement longue», explique Franz Immer, directeur de la fondation suisse pour le don d’organes Swisstransplant. Cela s’explique d’une part par le fait que de très nombreuses maladies différentes attaquent le rein ou provoquent une insuffisance rénale.

Et d’autre part, la dialyse – une machine qui peut remplacer la fonction rénale – serait l’une des raisons de cette longue liste. «Grâce à la dialyse, on peut mieux stabiliser les patients en attendant un organe.» Les patients vivent donc assez longtemps pour pouvoir également recevoir un rein. Par rapport à d’autres organes, le temps d’attente est également le plus long, avec une moyenne d’environ trois ans.

Un an pour un cœur

Le temps d’attente est plus court pour d’autres organes comme le foie, les poumons ou le cœur. Pour ce dernier, un patient attend en moyenne un an. Tandis qu’il est possible qu’un poumon soit disponible en quelques mois.

L’année dernière, environ 450 personnes ont reçu un organe, mais plus de 70 personnes ont attendu jusqu’à la fin et sont décédées avant qu’un organe ne soit disponible. Seules les personnes qui subissent une mort cérébrale à la suite d’une lésion cérébrale ou un arrêt cardiorespiratoire à l’hôpital peuvent donner des organes. Si quelqu’un décède de cette manière en dehors d’un hôpital, le don n’est pas possible.

Beaucoup seraient prêts – mais personne ne le sait

Selon des sondages, la population est très disposée à donner ses organes, mais le nombre de donneurs est notoirement faible. Car très souvent, on ne sait tout simplement pas si le défunt ou la défunte était d’accord pour un prélèvement d’organes. Aujourd’hui, les organes ne peuvent être prélevés que si cela a été explicitement stipulé avant le décès ou si les proches donnent leur accord, dans le cas où l’on ne sait pas quel était le souhait de la personne décédée.

Dans le but de réduire la liste d’attente, le Parlement a décidé un changement de paradigme. Si la volonté de la personne décédée n’est pas connue, il faut partir du principe qu’elle était d’accord de faire don de ses organes. Les proches disposent toutefois d’un droit de veto. Un comité interpartis a lancé un référendum contre cette mesure, car il critique le fait que la nouvelle solution se rapproche de l’obligation du don d’organes. Le dernier mot reviendra au peuple le 15 mai.

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