Thoune sous les eaux
«Il ne nous reste plus qu'à prier!»

L'Aar sort déjà de son lit à certains endroits. Au vu des intempéries qui s'annoncent cette semaine, la population de la ville bernoise de Thoune retient son souffle, tandis que les pompiers tentent d'éviter le pire par tous les moyens.
Publié: 13.07.2021 à 05:49 heures
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Dernière mise à jour: 13.07.2021 à 18:40 heures
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L'eau a déjà inondé la zone jusqu'aux marches de sa terrasse: le restaurateur Flakeron Isaki se prépare à l'inondation imminente à Thoune.
Photo: Luisa Ita
Luisa Ita, Jocelyn Daloz (adaptation)

Alessia De Lorenzis tient la gelateria Intrigo de Thoune, dans le canton de Berne. Face à l'Aar en furie, à quelques mètres de ses tables de terrasse, elle déclare avec inquiétude: «Je n'ai jamais vu l'eau monter aussi haut ces trois dernières années. Nous avons peur que le magasin soit inondé. Si nous devions fermer à nouveau, après le Covid, ce serait un désastre financier.»

Le jeune directrice de l'entreprise familiale s'en remet au ciel: «Il ne nous reste plus qu'à prier!». Et aussi scotcher les prises électriques, au cas où l'eau entrerait dans le bâtiment.

Au Del Padre, on s'est muni d'une pompe à eau

Le propriétaire du restaurant Del Padre, situé sur la Mühleplatz de Thoune, voit les flots progresser: la rivière lèche les marches de sa terrasse, les poubelles publiques sont submergées par dix centimètres d'eau.

Mais Flakeron Isaki a pris les devants: «J'ai acheté une pompe à eau. Nous avons mis tout ce qui se trouvait sur le sol en hauteur». Son personnel s'est muni de bottes en caoutchouc en cas d'urgence. «Je suis optimiste quant à notre capacité à surmonter cette situation.»

«J'ai très peur»

Marco Ramseier, du bistrot Chillounge situé juste à côté, est moins optimiste. «J'ai très peur parce que je me rends compte à quel point la situation pourrait devenir grave», dit le responsable. «Je ne pense pas que les autres réalisent encore la quantité d'eau qui va probablement tomber.» Lors de la dernière grande inondation de 2005, la Mühleplatz était sous un mètre d'eau, se souvient-il.

Les pompiers espèrent bien éviter ce cas de figure, même si Marco Ramseier et ses confrères devront débarrasser le mobilier de jardin lundi soir. Heinz Wegmüller, chef de l'Organisation régionale de commandement (ORC) de la ville de Thoune explique cette mesure: «Nous avons des éléments en plastique que nous pouvons remplir d'eau pour la protection contre les inondations. Nous les installerons sur la Mühleplatz dans la soirée.»

Pas de bouton miracle

L'installation de ces barrières est en cours dans la ville depuis vendredi, mais a été brièvement interrompue par égard pour la vie publique le week-end, notamment pour la finale de l'Euro. Ce lundi représente toutefois le dernier moment pour se préparer aux inondations.

Bernhard Schudel, chef du service de régulation des eaux du canton de Berne, est fataliste: «Toutes les vannes sont ouvertes. Il n'y a rien de plus que nous puissions faire.» La situation devrait s'aggraver au cours de la semaine. Et, selon les prévisions actuelles, conduire bon gré mal gré à une surcharge du système. «Malheureusement, nous n'avons pas de bouton miracle à Berne sur lequel nous pourrions appuyer.»

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