C'est une sortie en famille. Un couple et ses trois enfants se promènent sur le quai Wilson à Genève, le 24 juillet 2021 vers 1h du matin. Ce soir-là, c'est fête foraine: la tribu se rend aux auto-tamponneuses.
Mais la sortie conviviale ne tarde pas à déraper. À la hauteur des Bains des Pâquis, une altercation éclate avec un groupe composé d’une dizaine de personnes, comme le rapporte la Tribune de Genève. Aujourd'hui, le procès ne fait que commencer.
Quelle est la cause de la bagarre? Vraisemblablement une bousculade, indique le quotidien genevois. L’enquête, qui n’en est qu’à ses débuts, doit encore l’attester. Quoi qu’il en soit, les coups se multiplient. Le pronostic vital de trois Genevois blessés au couteau (dans la région du cœur et de la cuisse) est engagé. Plusieurs témoins filment une partie des épisodes, décortiqués aujourd’hui par la police judiciaire et la justice. Au total, il y a sept prévenus dans cette procédure.
«Ma cliente est encore sous le choc»
Le fils, ressortissant français au copieux passé pénal, est suspecté d’avoir blessé trois personnes avec un couteau et d’en avoir menacé une autre dans la foulée. Quant au père, prévenu de tentative de meurtre, il aurait donné un violent coup de pied à la tête d'un jeune Genevois. Il est actuellement en détention provisoire à la prison de Champ-Dollon.
L'implication de la fille est moins limpide. Selon son avocat, Me Mirolub Voutov, «il s’agit fort malheureusement d’une bousculade qui a tourné en bagarre générale. Quant à l’implication de ma mandante, elle est très limitée, voire nulle. Elle se promenait avec sa famille, notamment ses parents, son grand et son petit frère, âgé de 10 ans. Il convient de préciser que, lors de l’altercation, la famille était en infériorité numérique, face à un groupe de jeunes qui avaient consommé de l’alcool. Ma cliente est encore sous le choc, à la suite de cet événement.»
Déjà connu de la justice
Me Alessandro De Lucia, défenseur de l'un des jeunes qui a porté plainte après «avoir reçu trois coups de couteau», relève uniquement «que certaines images filmées font froid dans le dos».
Le fils est déjà connu des forces de l’ordre. Membre de la famille d’un rappeur français, il a déjà eu affaire avec la justice de son pays pour avoir blessé un homme avec un cutter dans les parties génitales. Il a écopé, pour ces faits, de plus de 10 ans de prison.
Le procureur va mandater une expertise pour déterminer notamment s’il existe un risque de récidive et quel était le degré de responsabilité du père au moment des faits reprochés. L’instruction permettra de mieux comprendre le rôle de chaque prévenu, présumé innocent.
«Une troublante familiarité avec la violence»
Me Diego Dugerdil, avocat d’une jeune femme victime dans cette affaire, confie au média genevois: «La confrontation directe à un tel épisode de brutalité a bouleversé l’existence de ma cliente. Cinq mois plus tard, elle retrouve péniblement des couleurs malgré une vie quotidienne désormais marquée par l’appréhension et la crainte.»
En lien avec les vidéos jointes à la procédure, l’avocat affirme que «l’attitude des prévenus père et fils le soir des faits laisse deviner chez ces individus une troublante familiarité avec la violence».