Symbole des «fous» des années 80
Martial Richoz, alias l'homme-bus, a quitté définitivement les rues lausannoises

C'était une personnalité incontournable des rues lausannoises dans les années 80. Martial Richoz, plus connu sous le nom de l'homme-bus, est décédé samedi 29 juin au CHUV, annonce «24 heures».
Publié: 09.07.2024 à 11:36 heures
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Dernière mise à jour: 09.07.2024 à 11:44 heures
Martial Richoz, dit l'homme-bus, avait été le sujet d'un documentaire du cinéaste Michel Etter lorsqu'il avait 20 ans.
Photo: Youtube/ Michel Etter
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Mathilde JaccardJournaliste Blick

Il était une personnalité incontournable et excentrique des rues lausannoises dans les années 80. Martial Richoz, plus connu sous le pseudo Martial l’homme-bus, a été emporté par la maladie à l’âge de 60 ans au CHUV le 29 juin, annonce «24 heures».

Pourquoi l’homme-bus? Car le Lausannois était un passionné des trolleybus, qui déambulait dans les rues à la rencontre des citoyens, toujours accompagné de sa charrette. Il était d’ailleurs passé par les Transports lausannois (TL): un rangeur de bus hors du commun.

«Ma folie n’est qu’une souffrance transformée en dépression»

Personnage farfelu, Martial était un symbole des difficultés d’intégration des personnes atteintes de troubles psychiques. Devenu célèbre, il avait suscité un intérêt politique, artistique et médiatique important, avant d’être brièvement placé dans l’hôpital psychiatrique de Cery en 1986, «sous le régime de privation de liberté à des fins d’assistance», rappelle Heidi News. Un enfermement révélant la rigidité de la psychiatrie à l’époque.

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Sa célébrité avait notamment pris de l’ampleur lorsque, à l’âge de 20 ans, l’homme-bus fut le sujet de plusieurs documentaires, rappelle le quotidien vaudois. Il racontait dans un documentaire du cinéaste Michel Etter: «Je crois que beaucoup de gens ne me comprendront pas, parce qu’il faut une imagination qui dépasse beaucoup de gens, et notamment certains psychiatres. […] Ce que la société appelle ma folie n’est rien d’autre qu’une souffrance terrible qui s’est transformée en dépression. La seule chose qui me maintient, ce sont mes trolleys, mes charrettes.» Son discours anticapitaliste et anticonformiste a résonné à Paris. Même le journal «Le Monde» parle de lui.

Pour «24 heures», son ancienne tutrice et ancienne municipale Silvia Zamora se souvient: «C’était quelqu’un de très attachant, mais très complexe. Il montrait une soumission à l’autorité, avec un côté très normé», qui était aussi capable d’épisodes agressifs.

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