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Swissmedic met en garde contre une substance dangereuse
Une médecin fribourgeoise soigne le Covid avec un désinfectant industriel

Une généraliste aurait administré du dioxyde de chlore à ses patients, une pratique médicale interdite en cabinet. Ce produit est présenté comme un «remède miracle» contre le Covid par les vaccino-sceptiques, mais il peut en réalité être nocif en fonction de son dosage.
Publié: 24.12.2021 à 17:14 heures
Jana Giger

Dans le canton de Fribourg, une médecin a administré du dioxyde de chlore à certains patients pour soigner le coronavirus. La généraliste est ouvertement critique envers la campagne de vaccination contre le Covid-19. Selon la «SRF», deux cas sont actuellement avérés. Dans le premier, il s’agit d’une jeune Fribourgeoise qui a présenté des symptômes de paralysie après sa première dose début novembre.

Comme son médecin de famille habituel n’était pas présent, elle a été transférée chez cette généraliste active dans le district de la Singine. La docteure a alors reproché à la jeune femme de s’être faite vacciner. «Elle m’a dit que je ne devais surtout pas faire la deuxième dose. Je peux m’estimer heureuse de ne pas être en fauteuil roulant ou même morte», a déclaré la patiente à la télévision alémanique.

Ouverte à d'«autres méthodes»

La médecin lui aurait demandé si elle était ouverte à «d’autres méthodes» et lui aurait donné un flacon emballé dans du papier: «Elle m’a dit de ne pas le déballer tout de suite, qu’il ne devait pas être exposé au soleil». Une fois chez elle, la patiente a ingéré le produit sans le regarder de plus près. Ce n’est qu’après qu’elle aurait remarqué qu’il s’agissait de dioxyde de chlore.

Parmi les vaccino-sceptiques, cette substance est présentée comme un «remède miracle» contre le coronavirus. Mais le dioxyde de chlore n’est pas autorisé dans la pratique médicale en Suisse et Swissmedic met en garde contre cette substance. De plus, sa distribution dans le cabinet médical est contraire à la loi sur les produits thérapeutiques.

La médecin était connue des autorités

La jeune femme a finalement interrompu ce traitement alternatif et ses effets secondaires se sont atténués trois semaines après la première piqûre. Entre-temps, elle a été doublement vaccinée.

Dans l’autre cas, la médecin de famille fribourgeoise a prescrit du dioxyde de chlore à un patient qui a pris ce produit chez lui pendant des semaines. Des plaintes avaient déjà été déposées auprès du médecin cantonal Thomas Plattner en raison des critiques de la docteure envers la vaccination. Elle avait alors reçu un avertissement.

«En cas de mauvais dosage, cela peut être nocif»

Selon Thomas Plattner, la distribution de dioxyde de chlore est interdite: «En cas de mauvais dosage, il peut être nocif.» C’est pour cette raison qu’il a ouvert une enquête. Philippe Otten, de l’Association des médecins du canton de Fribourg, est lui aussi choqué que ce produit soit recommandé dans un cabinet médical: «C’est absolument inacceptable. Ce comportement n’est ni juridiquement ni éthiquement acceptable», a-t-il déclaré.

Le responsable a souligné la gravité des faites. Il a confirmé que l’association des médecins prévoyait de prendre des mesures. La médecin de famille n’a pas souhaité répondre à ces accusations. Elle bénéficie de la présomption d’innocence.


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