Après l'annonce de Daniel Jositsch, qui n'exclut pas une candidature sauvage si le PS devait persister dans son ticket 100% féminin, ce jeudi va marquer un nouveau tournant dans la succession de Simonetta Sommaruga: Eva Herzog va officiellement entrer dans la course, selon des informations de Blick.
La conseillère aux Etats bâloise est considérée comme la favorite. Elle bénéficie d'une grande expérience politique, a siégé pendant 14 ans au gouvernement cantonal et compte parmi les meilleures politiciennes du pays en matière de finances publiques.
Jusqu'à présent, la Bâloise a refusé toute déclaration au sujet d'une éventuelle candidature. Mais une invitation aux médias vient de tomber, ce mercredi matin: elle va s'exprimer à Berne. Une démarche qui ne laisse que peu de place aux doutes.
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Le stigmate de 2010
Dans le camp socialiste, on en est sûr: Eva Herzog veut bien entrer au Conseil fédéral. Selon une camarade de longue date de la Bâloise. Si elle a fait planer le doute ces jours, c'est qu'elle voulait multiplier les entretiens pour connaître parfaitement sa situation de départ. «Ce qu'elle veut à tout prix éviter, c'est de ne pas réussir à avoir une place sur le ticket socialiste», explique cette source à Blick.
Un stigmate qui date d'il y a douze ans, lorsqu'en 2010, elle avait déjà fait acte de candidature pour la succession de Moritz Leuenberger. Mais Eva Herzog n'avait pas réussi à se qualifier pour la finale, qui avait opposé la Zurichoise Jacqueline Fehr à une certaine... Simonetta Sommaruga. Aujourd'hui, forte de sa solide expérience depuis cet échec douloureux, Eva Herzog aurait de bien meilleures chances. «Je serais très surpris qu'elle ne soit pas candidate», nous glisse un socialiste.
Eva Herzog, un paradoxe
En somme, la position d'Eva Herzog est paradoxale: comme elle a un profil qui risque de beaucoup séduire à droite du Parlement, le défi est davantage de se qualifier pour le ticket socialiste que de se faire élire une fois qu'elle y figurera. Plusieurs parlementaires de tous bords valident cette analyse.
Avec sa très probable annonce jeudi, Eva Herzog sera la première candidate officielle du Parti socialiste. Elle devrait être suivie par deux autres prétendantes de choix, toutes deux Bernoises: Flavia Wasserfallen, conseillère nationale de 43 ans, et Evi Allemann, 44 ans, qui a quitté le Parlement pour siéger au Conseil d'Etat bernois.
Tandis que la Thurgovienne Edith Graf-Litscher a évoqué un intérêt, mais réfléchit encore, les espoirs romands sont placés en Elisabeth Baume-Schneider. La conseillère aux Etats jurassienne de 58 ans est également au stade de la réflexion.
Ironiquement, alors que le directoire du PS a tout de suite communiqué son intention d'avoir un ticket 100% féminin, le seul parlementaire à avoir officiellement communiqué son intérêt jusqu'ici est un homme. Daniel Jositsch ne se satisfait pas de cette stratégie, qu'il juge «antidémocratique». Le Zurichois a dit mardi devant la presse qu'il était prêt à faire une candidature sauvage si son parti maintenait cette décision le 18 novembre, date à laquelle les règles du jeu doivent être officiellement arrêtées.