Spéculations sur la direction de l'UBS
Comment l'Espagnole Bea Martin pourrait remplacer Sergio Ermotti à la tête de l'UBS

Selon le «Financial Times», l'UBS exclut des candidatures externes pour succéder à Sergio Ermotti. En revanche, de nombreux noms circulent en interne, dont celui de Bea Martin.
Publié: 27.05.2024 à 19:15 heures
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Le Conseil d'administration de l'UBS réfléchit à la personne qui pourrait succéder à Sergio Ermotti à partir de 2027.
Photo: Keystone
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Holger Alich

A peine l'UBS se penche-t-elle sur l'intégration de Credit Suisse (CS) que son Conseil d'administration réfléchit déjà à la personne qui pourrait succéder à Sergio Ermotti à partir de 2027. Selon un rapport du «Financial Times», la grande banque exclut désormais définitivement les candidatures externes. À plusieurs reprises, Sergio Ermotti lui-même s'était publiquement déclaré favorable à une solution en interne. Un avis d'ailleurs partagé par le président de l'UBS, Colm Kelleher. Trois candidatures, issues de la direction, devraient ainsi être retenues pour le choix final.

Selon le «Financial Times», les trois candidatures pourraient être nommées lors de la prochaine assemblée générale au printemps prochain. Une telle course pour le poste de CEO n'avait encore jamais eu lieu dans une banque suisse. Si cette procédure risque d'entraîner une bataille en coulisses, elle est en revanche une aubaine pour les médias.

Colm Kelleher, le président de l'UBS , est l'homme fort de ce processus. Il avait déclaré dans une interview accordée à la «NZZ» qu'il souhaitait que le prochain CEO apporte de vastes connaissances et qu'il ait une expérience professionnelle variée.

Deux poids lourds sont pressentis

Selon le «Financial Times», les trois candidatures n'ont pas encore été arrêtées. Le journal américain cite toutefois Iqbal Khan, responsable de la gestion de fortune, lequel devrait presque certainement faire partie de la liste.

Iqbal Khan a un double défi à relever: d'une part, il doit intégrer la gestion de fortune de Credit Suisse et récupérer les fonds ayant pris la fuite pendant la crise. Du moins, autant de fonds que possible.

A cela s'ajoute un autre problème de l'UBS: la gestion de patrimoine aux États-Unis, laquelle ne rapporte pas assez d'argent. Des spéculations feraient état d'une possible division de la branche Gestion de patrimoine, pour doter l'activité américaine d'une direction qui lui serait propre. Le cas échéant, c'est le patron de la banque d'investissement Rob Karofsky qui est cité comme candidat à la direction de l'activité américaine.

Selon le «Financial Times», l'Américain fait également partie des candidats pressentis, aux côtés d'Iqbal Khan. Rob Karofsky dirige en effet la banque d'investissement de manière silencieuse et efficace. Lors de l'intégration de CS, il a même convaincu un grand nombre de banquiers de rester. La candidature de l'Américain susciterait toutefois un certain malaise en Suisse: en effet, s'il devenait CEO, deux Américains seraient à la tête de la plus grande banque suisse.

Une dure à cuire pour compléter la liste des candidatures

Mais le «Financial Times» cite aussi l'Espagnole Bea Martin comme candidate potentielle. Sa division a enregistré la plus grande augmentation de bénéfices au premier trimestre. Bea Martin, une gestionnaire décrite comme dure à cuire, a une longue expérience dans la banque d'investissement et a longtemps travaillé dans cette fonction avec l'ancien chef de la banque d'investissement de l'UBS, Andrea Orcel, aujourd'hui à la tête d'Unicredit.

Enfin, Sabine Keller-Busse, qui dirige depuis des années avec succès les affaires suisses, figure elle aussi sur la liste des candidats. Son plus grand défaut est cependant son âge: en 2027, elle aura 62 ans. L'exemple de Mario Greco, le directeur général de Zurich Assurance, montre toutefois que l'âge n'est pas un obstacle pour diriger avec succès un géant de la finance.

L'UBS n'a pas souhaité faire de commentaire sur le sujet.

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