D'autres en ont peur
La majorité des employés suisses ont une image positive de l'IA

Trois quarts des Suisses voient dans l'intelligence artificielle une réelle opportunité. Chez plus d'un tiers des sondés, elle suscite en revanche des craintes, comme le montre un sondage de Deloitte Suisse.
Publié: 08.12.2024 à 22:31 heures
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Dernière mise à jour: 08.12.2024 à 22:53 heures
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Un sondage de Deloitte a analysé l'attitude des Suisses vis-à-vis de l'IA.
Photo: IMAGO/Wolfgang Maria Weber
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Milena Kälin

Si l'intelligence artificielle (IA) est devenue incontournable pour certains, d'autres ne savent même pas de quoi il s'agit exactement. Pourtant, de plus en plus de secteurs utilisent l'IA générative sur le lieu de travail, qui peut notamment créer des textes ou des comptes rendus de réunion. Les chatbots tels que ChatGPT utilisent également cette technologie.

Le dernier sondage de l'entreprise de conseil Deloitte est formel: la majorité des Suisses ont une image positive de l'IA générative. Au moins trois quarts d'entre eux estiment que celle-ci rendra leur travail plus simple et plus agréable à l'avenir.

Un sujet encore flou pour les employés

Pour ce faire, Deloitte a interrogé 2155 personnes en Suisse. Plus de 500 personnes interrogées ne savaient toutefois pas ce qu'était exactement l'IA générative. L'enquête a été complétée par 1617 personnes.

«Dans de nombreux emplois, l'IA générative ne joue encore aucun rôle», explique Marc Beierschoder, expert en IA chez Deloitte. Comme par exemple dans le bâtiment ou le commerce de détail. Les personnes qui consomment rarement des médias, par exemple, sont donc souvent moins au courant de ce qu'est l'IA et de tout ce qu'elle est capable de faire. Une partie de la population ne s'y intéresse tout simplement pas.

«Plus on travaille avec ces outils, plus on en voit le potentiel», poursuit-il. En Suisse, 446 des personnes interrogées travaillent régulièrement avec de tels outils. Dans l'ensemble, 65% pensent que l'utilisation de l'IA les aide à rester pertinents dans leur carrière. En outre, les personnes qui travaillent plus souvent avec de tels outils les utilisent de plus en plus pour des processus créatifs, comme le brainstorming.

«
Les entreprises doivent être honnêtes sur ce qu'elles veulent faire avec l'IA
»

La transparence est essentielle

Selon l'expert, certains employés n'utilisent toutefois pas ces outils, notamment par peur d'être remplacés. En effet, 37% craignent d'être entièrement remplacés par l'IA générative dans leur travail, les femmes plus que les hommes. Il est donc particulièrement important pour les entreprises d'être transparentes à ce sujet. «Les entreprises doivent être honnêtes sur ce qu'elles veulent faire avec l'IA. Elles doivent gagner la confiance des employés, sinon elles se heurtent à un mur.»

Dans ce contexte, les entreprises doivent également communiquer clairement quand et comment l'IA peut être utilisée. «Il ne faut jamais introduire des informations confidentielles, comme une invention sur laquelle on travaille actuellement ou des données clients, dans un outil d'IA accessible au public», explique Marc Beierschoder. Les entreprises qui exploitent des programmes d'IA pourraient revendre les données ou se faire pirater.

En comparaison internationale, la Suisse est bien placée en termes d'IA, mais elle a entre-temps été distancée par les États-Unis et la Chine. L'expert se montre toutefois optimiste: «Entre-temps, des investissements plus importants sont réalisés, les choses avanceront alors plus rapidement que jusqu'à présent.»

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