La troisième table ronde sur l'oncologie du Forum suisse des consommateurs alémaniques (KF), organisée mardi à Berne, a permis de souligner «la grande importance d'un dépistage et d'un traitement précoces» dans la lutte contre le cancer.
D'après le baromètre de la société biopharmaceutique MSD sur les soins du cancer, basé sur un sondage de l'institut gfs auprès de 1258 personnes l'an passé dans le pays, les Suisses sont dans l'ensemble très satisfaits de l'offre de traitement. Entre 20 et 25% d'entre eux estiment cependant que le système est parfois lent et déplorent un manque de coordination entre les différents échelons impliqués dans les soins. La rééducation et le suivi psychologique par exemple pourraient être améliorés.
Concernant le cancer du poumon, un des plus répandus et aussi le plus mortel en Europe, le professeur Thomas Frauenfelder de l'Hôpital universitaire de Zurich a plaidé pour l'établissement d'un programme national de dépistage systématique. Une étude néerlando-belge auprès de 13'000 personnes à risques a démontré qu'une politique de dépistage permettait de réduire la mortalité du cancer du poumon de 24% chez les hommes et de 33% chez les femmes (étude Nelson).
Un oui en cas de votation
Le groupe suisse d'intérêts pour le dépistage du cancer du poumon (CH-LSIG) s'appuie notamment sur cette étude pour recommander l'instauration «en temps opportun» d'un programme national de dépistage. Il préconise la participation des médecins généralistes, des pneumologues et des médias dans le processus de recrutement des personnes à «surveiller», avec une approche décentralisée.
Le sondage publié mardi donne de l'eau au moulin à cette requête. Il en ressort que 84% des personnes interrogées diraient «oui» ou «plutôt oui» en cas de votation sur la mise en place d'une stratégie nationale sur le cancer.
Plus spécifiquement, parmi le panel interrogé figuraient une centaine de personnes souffrant ou ayant souffert du cancer. Plus de 90% d'entre elles ont estimé qu'un traitement et un dépistage précoces du cancer (pas seulement celui du poumon) étaient à leurs yeux «important ou très important».
Par ailleurs, les milieux concernés ont relevé un «retour à la normale» dans les traitements du cancer, après la période Covid. Par rapport à l'année précédente, les chimiothérapies et radiothérapies ont augmenté en 2022 de 20 à 25%. Enfin, le sondage indique encore que les trois quarts (75%) des Suisses sont «intéressés» ou «très intéressés» par la politique de santé.
(ATS)