Face au risque de pénurie de gaz cet hiver, le Conseil fédéral a proposé une série de mesures d'économie. L'une d'elles prévoit de fixer à 19 degrés la température maximale dans les ménages.
Mais selon la proposition soumise par le gouvernement, cette mesure ne s'appliquerait qu'aux logements chauffés au gaz. Tous les autres pourraient continuer à se chauffer à leur guise. Selon l'Office fédéral de la statistique, cela concerne environ 80% des ménages suisses.
Esprit de solidarité
Les cantons, les associations et les autres milieux concernés ont eu la possibilité - jusqu'à il y a encore quelques jours - de prendre position sur les propositions du Conseil fédéral et suggérer des modifications.
Il est évident que les économies de gaz ne peuvent être faites que dans les endroits chauffés au gaz. Néanmoins, les associations mettent en garde contre le patchwork qui en résultera si la température n’est pas régulée pour tous, rapporte le «Tages-Anzeiger».
L’Union des villes suisses écrit que de nombreuses personnes ne sont même pas conscientes de la source d’énergie utilisée pour chauffer leur logement. Dans un esprit de solidarité, les mesures d’économie de gaz doivent être supportées par tous. La limite de 19 degrés devrait donc également s’appliquer à ceux qui se chauffent par exemple avec une pompe à chaleur.
Risque de chaos réglementaire
L’association des communes craint aussi un chaos réglementaire si des règles différentes sont appliquées selon le type de chauffage. La confusion qui en résulterait «limiterait l’effet des mesures d’économie».
Le fait que les différentes sources d’énergie ne sont pas totalement indépendantes les unes des autres est par ailleurs souligné par Swisspower, une alliance de 22 services municipaux et autres fournisseurs régionaux: «Si le gaz se fait rare, l’électricité risque de manquer également.» C’est aussi pour cette raison que les règles devraient s’appliquer à tous.
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Exceptions prévues pour les personnes âgées
Tant l’association des propriétaires fonciers que l’association des locataires se joignent à cette demande. Toutes les associations prévoient une exception pour les personnes âgées et les personnes nécessitant des soins.
Les directeurs cantonaux de l’énergie préviennent que la police n’aura pas les ressources nécessaires pour contrôler de telles prescriptions en matière de chauffage. Il faut «des critères plus clairs sur ce qui doit être contrôlé». Ils demandent en outre des sanctions uniformes.
Le Département de l’économie va examiner les propositions des cantons d’ici fin octobre. Ensuite, le Conseil fédéral adoptera l’ordonnance définitive.