Les actes sexuels auxquels s'est livré un ex-enseignant à Genève avec deux anciens élèves de son établissement n'ont pas été réalisés sous la contrainte. Le Tribunal correctionnel a acquitté vendredi cet homme sur ce point, mais l'a reconnu coupable de pornographie et d'infraction à la loi sur les stupéfiants.
Il a été condamné à 24 mois de prison avec sursis avec un délai de mise à l'épreuve de trois ans. L'ancien enseignant est aussi frappé d'une interdiction à vie d'exercer une activité impliquant des contacts avec des mineurs. Le Ministère public avait requis six ans de prison.
Le Tribunal correctionnel de Genève a relevé d'emblée que la majorité sexuelle est fixée à 16 ans en Suisse. Les deux jeunes avaient plus de 16 ans au moment des faits, qui se sont déroulés entre 2017 et 2020. L'homme, âgé aujourd'hui de 44 ans, enseignait dans un cycle d'orientation que les deux jeunes avaient fréquenté. L'un d'eux avait été son élève.
Le Ministère public estimait que ce comportement relevait de la contrainte sexuelle. Il avait aussi retenu des actes sexuels commis sur une personne incapable de discernement ou de résistance, des actes sexuels avec des personnes dépendantes et l'abus de détresse. Le quadragénaire a été acquitté de toutes ces charges.
Pas de pression psychologique
Les deux jeunes ont pris les drogues proposées de manière volontaire, relève le Tribunal. L'homme se montrait gentil et n'a jamais utilisé la force ou la menace, précisent les juges. Il y avait certes une certaine admiration envers cet adulte qui leur a fait connaître le monde de l'alcool, du sexe et de la drogue, mais pas de quoi exercer une pression psychologique.
Malgré le fait qu'ils étaient complètement défoncés pendant les actes sexuels, les jeunes en gardent des souvenirs. Ils y ont pris part et n'étaient pas en incapacité totale de résistance, relève le Tribunal. Les juges estiment aussi qu'il n'y avait pas d'ascendant particulier de la part de l'adulte qui ne peut pas être considéré comme un mentor.
Plus de 800 fichiers
L'ex-enseignant, qui a toujours nié avoir eu une emprise sur les jeunes, avait admis leur avoir fourni les drogues. Pour le Tribunal, la faute est très grave, car l'ex-enseignant leur a mis un pied dans le monde de la toxicomanie avec des conséquences destructrices. Il a été reconnu coupable d'infraction à la loi sur les stupéfiants.
Le Tribunal l'a aussi reconnu coupable de pornographie. Il détenait plus de 800 fichiers contenant notamment de la pédopornographie et de la zoophilie. Il a aussi filmé à leur insu des jeunes dans les toilettes d'un centre commercial. Le Tribunal a relevé l'intérêt croissant de cet homme pour le voyeurisme. Les parties ont dix jours pour faire appel.