Selon l'ATE Vaud
Non, le 30 km/h de nuit ne ralentit pas le trafic

Lorsque les feux de circulation sont adaptés, notamment avec le feu orange qui clignote, il est plus rapide de rouler à 30 km/h de nuit qu'à 50 km/h. Telle est la conclusion d'une étude menée à Lausanne par l'ATE Vaud.
Publié: 03.04.2023 à 15:49 heures
Rouler à 30 km/h de nuit ne fait pas nécessairement perdre du temps aux automobilistes (archives).
Photo: JEAN-CHRISTOPHE BOTT

A Lausanne, l'ATE Vaud a mené une étude sur le 30 Km/h en vigueur de 22h00 à 06h00. Elle a été réalisée entre février et mars sur le trajet Blécherette - Ouchy. La comparaison s'est portée sur la différence entre 30 et 50 km/h à des heures similaires.

Il en ressort qu'un véhicule à 50 km/h circulant entre 21h00 et 22h00 ou entre 06h00 et 07h00 est plus lent en moyenne de 1,83 km/h par rapport à une voiture roulant à 30 km/h de nuit à des horaires très proches, montrent les résultats de cette étude.

Dans un communiqué publié lundi, l'ATE Vaud voit plusieurs raisons à cette constatation qui pourrait apparaître «contre-intuitive». La mise hors-service des feux de signalisation, rendue possible par la vitesse limitée mais qui serait trop dangereuse à 50 km/h, permet de fluidifier le trafic.

«Un gain de temps pour les automobilistes»

Des limitations de vitesse plus élevées amènent aussi les automobilistes à «viser» la vitesse maximale, et donc à multiplier les accélérations et freinages, ce qui affecte la circulation générale, poursuit l'ATE. L'Association transports et environnement ajoute qu'une vitesse plus constante accroit l'attention et l'anticipation.

«Contrairement aux idées reçues, le 30 km/h de nuit, associé à des mesures liées aux feux de circulation, est non seulement bénéfique pour la santé et le sommeil, mais permet même un gain de temps pour les automobilistes», affirme David Raedler, président de l'ATE Vaud, cité dans le communiqué.

L'ATE reconnaît les limites de son étude, notamment le fait qu'un seul trajet ait été choisi, faute de ressources suffisantes. Elle souligne toutefois avoir procédé de manière «rigoureuse». Et d'ajouter que, davantage qu'une étude plus fine, l'objectif consistait surtout «à infirmer ou confirmer certaines croyances relatives à l'impact du 30 km/h.»

Vers une généralisation du 30 km/h?

L'ATE Vaud indique qu'elle transmettra les résultats de son analyse aux communes vaudoises «afin de les encourager à s'engager sur la voie d'une réduction de la vitesse», comme cela se fait déjà de nuit dans le canton à Lausanne, Vevey ou Vich.

L'association appelle par ailleurs «à s'engager vers la généralisation du 30 km/h» de nuit comme de jour. Elle cite une autre étude, publiée dans le journal «Environment International», qui démontre que la généralisation du 30 km/h aurait «des impacts majeurs sur la santé».

Rien que pour Lausanne, le 30 km/h permettrait d'éviter 2,1 morts par année en raison de maladies cardiovasculaires, 164 hospitalisations pour des maladies cardio-vasculaires, 39 cas de diabète, 0,5 mort en raison de la vitesse, 13 blessés graves et 61 blessés légers en raison de la vitesse, estime l'ATE Vaud.

(ATS)

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