Secret de fonction violé?
L'enquêteur de l'affaire FIFA sous la loupe

Stefan Keller était censé enquêter sur les réunions secrètes entre l'ancien procureur fédéral Michael Lauber et le patron de la FIFA Gianni Infantino. Désormais, il pourrait lui-même faire l'objet d'une enquête.
Publié: 04.09.2021 à 09:20 heures
L'ancien enquêteur de la Fifa, Stefan Keller, pourrait bientôt être lui-même sous enquête.
Photo: Keystone
Daniel Ballmer, Gianna Blum, Jocelyn Daloz (adaptation)

Alors qu'il avait déjà perdu son emploi, Stefan Keller risque à présent des poursuites juridiques. Fin mai, l’ancien procureur spécial du Ministère public de la Confédération chargé d’enquêter sur la FIFA était contraint d'abandonner son enquête. En effet, le Tribunal fédéral pénal lui a interdit de poursuivre ses recherches dans les liens entre le patron de la FIFA, Gianni Infantino, et l’ancien procureur fédéral Michael Lauber.

Comme Blick l’a appris par plusieurs sources, la commission parlementaire traitera mardi de l’immunité de Stefan Keller en tant qu’ancien procureur extraordinaire. Celle-ci doit d’abord être levée pour qu’une enquête soit ouverte.

Potentielle violation des secrets de fonction

Il pourrait être poursuivi pour violation du secret de fonction. L’affaire concerne des déclarations faites par Stefan Keller dans le numéro de janvier de la revue juridique «Plädoyer». A l’époque, il y déclarait au sujet des enquêtes visant le patron de la FIFA, Gianni Infantino: «Plusieurs procédures sont en cours au Tribunal pénal fédéral dans cette affaire. Infantino veut savoir exactement qui sont mes assistants.»

Ce faisant, il a rendu publique une procédure de plainte de Gianni Infantino «qu’il était obligé de garder secrète en tant que personne responsable du secret», estime le tribunal lorsqu’il l’a déposé de l’enquête. Stefan Keller lui-même a toujours sévèrement critiqué cette décision. La présomption d’innocence s’applique encore.

L’autorité de surveillance a engagé une procédure

La possible violation du secret de fonction fait entrer en scène l’autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération. La même qui avait nommé Stefan Keller en tant qu’enquêteur spécial, avant que sa nomination ne soit confirmée par le Parlement. Un autre procureur extraordinaire a été nommé pour l’enquête, qui a déposé une motion auprès du Parlement pour lever l’immunité de Stefan Keller.

L’autorité de surveillance ne pouvait agir autrement. Elle se devait de réagir aux accusations du Tribunal pénal fédéral. La nomination d’un procureur extraordinaire a été faite «selon la loi», a expliqué Patrick Gättelin, secrétaire de l’autorité, interrogé à ce sujet. Stefan Keller lui-même n’était pas disponible pour un commentaire.

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