Sa trace se perd à Bâle
Un violeur d'enfants expulsé d'Allemagne vers la Suisse est introuvable

L'Allemagne a expulsé vers la Suisse un détenu d'origine afghane qui avait été libéré après avoir abusé de deux enfants. Malgré son séjour illégal, les autorités locales l'ont laissé partir.
Publié: 17.02.2023 à 06:05 heures
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Dernière mise à jour: 17.02.2023 à 09:13 heures
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Emran K. se cache.
Photo: Reinhard Roskaritz / BILD
Georg Nopper, Fabian Babic

Emran K.*, ouvrier du bâtiment, a été condamné en 2018 par un tribunal allemand à trois ans et demi de prison, après avoir gravement abusé d'un garçon de six ans et d'une fille de huit ans. Vendredi, les autorités allemandes l'ont expulsé vers la Suisse. Selon les renseignements de Blick, le violeur a ensuite disparu.

Emran K. n'a pourtant pas de permis de séjour en Suisse. L'Allemagne n'a pu expulser cet homme que parce qu'il était entré illégalement par la Suisse. Un tel renvoi est prévu par l'accord de réadmission. Comme l'explique le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM), Emran K. a été dénoncé au ministère public compétent pour séjour illégal avant d'être transporté à la frontière. En outre, une interdiction d'entrée sur le territoire a été prononcée.

Il devait quitter le pays de manière autonome

Malgré son expulsion, les fonctionnaires suisses l'ont laissé partir. Le porte-parole du SEM Reto Kormann explique au Blick qu'«il n'y a aucune poursuite en Suisse contre la personne concernée. C'est pourquoi elle n'a pas pu être retenue par les gardes-frontières». Si la personne devait à nouveau être appréhendée en Suisse, les faits seraient différents, souligne-t-il. Le lieu de séjour actuel de Emran K. n'est pas connu des autorités.

Questionné sur la procédure à suivre dans ce genre de situation, l'Office fédéral des douanes et de la sécurité des frontières a indiqué qu'«une personne séjournant illégalement en Suisse est informée oralement et par écrit qu'elle doit partir de Suisse», explique le porte-parole Simon Erny. Ensuite, la personne doit quitter le pays par ses propres moyens.

On ne sait donc pas si l'homme se trouve toujours en Suisse, s'il est retourné en Allemagne ou s'il a poursuivi son voyage dans un autre pays. La trace du pédophile se perd à Bâle, où des policiers allemands l'ont remis aux autorités frontalières suisses à la douane. Le SEM est en contact avec l'Allemagne dans cette affaire, comme l'explique le porte-parole Reto Kormann: «Les relations avec ce pays sont bonnes et il existe de bons canaux de discussion à tous les niveaux».

Le renvoi vers l'Afghanistan n'est plus possible

En février 2021, les autorités allemandes avaient déjà expulsé une fois par avion le pédophile vers son pays d'origine, l'Afghanistan. C'était avant la prise de pouvoir des talibans. Aujourd'hui, ni l'Allemagne ni la Suisse ne procèdent à des renvois vers ce pays.

Finalement, en décembre 2022, Erman K. est réapparu soudainement en Allemagne. L'Afghan était passé par la Suisse. Comme l'a rapporté «Bild» en janvier, il était monté dans un tram de la ligne 8 à Bâle. Plus tard, il a été appréhendé lors d'un contrôle à Weil am Rhein en Allemagne et a été à nouveau incarcéré. Il a entre-temps purgé la totalité de sa peine.

Mécontentement en Allemagne

Ces derniers temps, les entrées illégales par la frontière suisse suscitent de plus en plus de mécontentement en Allemagne. Alors qu'en 2020, 1574 entrées illégales depuis la Suisse ont été constatées, ce chiffre est passé à 2512 l'année suivante. L'année dernière, 10'500 cas ont été enregistrés, soit plus du quadruple.

Beaucoup de ces migrants se rendent en Europe occidentale en empruntant la route des Balkans. Une fois dans l'espace Schengen, ils peuvent se déplacer en grande partie librement au-delà des frontières nationales. Les réfugiés se rendent souvent à Buchs dans le canton de Saint-Gall via l'Autriche, avant de poursuivre leur route vers l'Allemagne. Beaucoup préfèrent déposer une demande d'asile dans ce pays, car il est plus facile pour eux d'y travailler.

* Nom modifié

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