Ce palais de béton qui surplombe Niederteufen, dans l'Appenzell Rhodes-Extérieures, est sans doute l'un des biens immobiliers les plus connus de Suisse. L'ancienne propriété de luxe de Pierin Vincenz et de son ex-femme Nadja Ceregato fait du moins régulièrement la Une des médias. C'est ici que les anciens époux ont profité de leur vie de luxe, jusqu'à une fin abrupte.
Désormais, la villa de luxe du banquier déchu et de son ex-femme est vide. Elle a été mise en vente il y a deux ans. Mais malgré sa grande notoriété, la fameuse propriété ne trouve pas de nouveau propriétaire. Cela ne préoccupe pas seulement Pierin Vincenz, mais aussi Peter Spuhler, qui veut enfin récupérer l'argent qu'il a emprunté.
Le patron de Stadler Rail veut récupérer son argent
Le patron de Stadler Rail avait donné un sérieux coup de pouce à Pierin Vincenz pour financer sa villa début 2019, après que celui-ci a perdu son poste de cadre chez Raiffeisen. Peter Spuhler avait alors aidé son ami à se sortir du pétrin en lui accordant un prêt de plus de 6,5 millions de francs. Cette somme énorme a servi à l'ex-banquier à rembourser son hypothèque.
Mais Peter Spuhler souhaite à présent récupérer son argent. La question est de savoir à quel rythme. Il pourrait accélérer la vente en demandant au tribunal la réalisation du gage, ce qui conduirait à une vente forcée de la villa.
Jusqu'à présent, l'entrepreneur ne s'est jamais exprimé à ce sujet. Mais il en aurait assez. Peter Spuhler révèle pour la première fois que cette étape est envisageable pour lui. «Une vente forcée n'est pas exclue à une date ultérieure», répond-il à Blick.
Le tribunal bloque l'argent et les villas
Une déclaration explosive. Non seulement parce que Pierin Vincenz a été un ami proche et un camarade d'études de l'entrepreneur. Mais aussi parce que la villa appartient pour moitié à l'ex-femme de Vincenz. Depuis leur séparation, la juriste travaille pour l'entreprise industrielle Aebi Schmidt. Son actionnaire majoritaire n'est autre que Peter Spuhler. Les deux entretiennent donc toujours des relations professionnelles.
Tant que la villa n'est pas vendue, Vincenz ne peut ni rembourser le prêt ni payer les intérêts. En effet, ses avoirs sont gelés et les biens immobiliers font l'objet d'un blocage au registre foncier jusqu'à ce qu'un jugement définitif soit rendu. Cela pourrait encore durer des années. Ce n'est que lorsque les propriétaires auront reçu une offre d'achat pour la maison qu'ils pourront demander une vente au tribunal.
Vente forcée au Tessin
Peter Spuhler n'est pas le seul entrepreneur suisse connu à avoir prêté de l'argent à Vincenz dans sa détresse. Dölf Früh, l'ancien président du FC Saint-Gall, a prêté 4,3 millions de francs à l'ex-banquier pour sa maison de vacances à Morcote (TI). Comme cette villa n'a pas non plus trouvé d'acheteur ces dernières années, Dölf Früh a insisté pour qu'elle soit vendue aux enchères. C'est ainsi qu'en avril 2024, l'entrepreneur de Suisse orientale a acheté lui-même l'ancienne résidence de vacances aux enchères.
Le palais en béton est quant à lui toujours sur le marché. L'agence immobilière de luxe Ginesta en demande 10 à 15 millions de francs. Aucun acheteur ne semble prêt à payer ce prix. L'agence ne veut pas s'exprimer à ce sujet, mais selon un initié qui souhaite rester anonyme, il n'y aurait pas d'offres d'achat concrètes.