Rumeurs de rachat de la banque
Le CEO de Crédit Suisse ne répond pas «aux questions stupides» d'un investisseur

La banque Crédit Suisse est sous pression, en particulier son CEO Thomas Gottstein. Lors d'une conférence des investisseurs jeudi, le patron de la banque a dû faire face à des questions sur les spéculations de rachat, auxquelles il a répondu avec des mots durs.
Publié: 10.06.2022 à 12:30 heures
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La banque Crédit Suisse est sous pression...
Photo: Nathalie Taiana
Ulrich Rotzinger

Conférence des investisseurs de Goldman Sachs, jeudi à Rome: le patron de Crédit Suisse, Thomas Gottstein, est interrogé sur l’avertissement sur les pertes (l'équivalent d'une alerte de risque pour les investisseurs) lancé cette semaine par la grande banque. En effet, Crédit Suisse a enregistré une perte au deuxième trimestre, comme lors des deux trimestres précédents.

Lors de la conférence, certains investisseurs ont posé la question de trop sur les rumeurs de rachat de la banque, qui circulent depuis mercredi.

Nerfs à vif au sein de la direction de Crédit Suisse

«Nous ne commentons jamais les rumeurs du marché», répond le patron de Crédit Suisse à la question de savoir ce qu’il en est des spéculations de rachat par le groupe financier américain State Street. Thomas Gottstein poursuit avec perspicacité: son père lui a toujours appris qu'il ne faut pas «répondre à des questions stupides».

Les nerfs sont manifestement à vif au sein de la direction de Crédit Suisse et les médias financiers se demandent combien de temps encore Thomas Gottstein pourra maintenir son poste à la tête de la banque. Il faut dire que l'établissement traverse une période particulièrement tumultueuse: d'abord, la série de pertes trimestrielles, puis les rumeurs de rachat, alimentées depuis mercredi après-midi par le blog financier Inside Paradeplatz.

Celui-ci avait écrit, en se référant à une source, que le groupe financier State Street envisageait une offre de rachat de la deuxième banque suisse derrière UBS et proposait neuf francs par action Credit Suisse. À la suite de cela, le cours de l’action de Crédit Suisse, qui s’était effondré à 6,20 francs en raison de l’avertissement sur les pertes, s’est envolé à plus de 7 francs par moments.

State Street dément les spéculations de rachat

Cependant, les spéculations sur la transaction à plusieurs milliards n'ont probablement rien de vrai. Comme l'écrit l'agence Bloomberg, le groupe State Street a déclaré que les «rumeurs persistantes du marché sont dénuées de tout fondement».«Bien que nous ayons depuis longtemps pour politique de ne pas commenter de telles spéculations, nous estimons qu’une réaction à ces informations est justifiée dans ce cas précis», est-il précisé dans un communiqué. L'accent du groupe est mis sur l'acquisition en cours de l'activité de service de fonds de Brown Brothers Harriman, qui se chiffre en milliards.

Ce démenti a de nouveau porté un coup à l’action Crédit Suisse: cette dernière a chuté à 6,30 francs vendredi matin après l’ouverture de la bourse.

2022: une «année de transition» pour la banque

Sur le marché, parmi les analystes, ces rumeurs de rachat sont considérées avec scepticisme. Il est dit que Crédit Suisse doit d’abord résoudre ses problèmes internes et regagner la confiance des investisseurs. Thomas Gottstein qualifie lui-même l’année en cours d'«année de transition».

Le patron de Crédit Suisse a également souligné que la culture du risque de la banque s'était renforcée par rapport à l'année dernière. En 2021, la banque avait été fortement ébranlée par les débâcles liées à l'effondrement du hedge fund Archegos, qui avait coûté plusieurs milliards, et conduit à la liquidation des fonds Greensill. (uro/SDA)

(Adaptation par Quentin Durig)

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