Son fils est accusé, l'incompréhension règne à Mézières (VD)
L'homme poignardé à mort en Irlande est un sexagénaire vaudois

Un drame familial secoue Mézières, dans le canton de Vaud. Le Suisse Urs B., 62 ans, a été poignardé à mort samedi en Irlande et son fils est soupçonné. Le quartier de la famille est sous le choc, les voisins se souviennent d'un homme apprécié et «discret».
Publié: 10.02.2025 à 19:27 heures
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Dernière mise à jour: 07:34 heures
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Retrouvé mort en Irlande, Urs B. était récemment devenu membre du ski club et d'une chorale de sa région de Mézières (VD).
Photo: Ski club les Genettes
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Léo MichoudJournaliste Blick

Le village vaudois de Mézières, dans les hauteurs de Lausanne, est sous le choc et peine à comprendre. Ce samedi 8 février, le Suisse Urs B. (62 ans) a été tué de plusieurs coups de couteau en Irlande – dans la petite ville de Malahide, au nord de Dublin. Dans la foulée, son fils Stéphane B. est arrêté, car soupçonné du meurtre de son père par les autorités locales. Le sexagénaire avait atterri vendredi et rendait visite à son proche parent dans une maison reliée à leur famille.

Blick s’est rendu lundi dans la commune de Jorat-Mézières pour en savoir plus sur le défunt, sa famille et les circonstances de ce samedi dramatique. Toutes les personnes interrogées évoquent le couple «discret, réservé et sympathique» qu’il formait avec sa femme, irlandaise d’origine.

L’incompréhension règne à Mézières

«La famille est résidente dans le village de Mézières depuis 1996», informe le syndic Patrick Emery. Il indique que la femme d’Urs B. s’est rendue dans le pays anglophone pour faire face à cette situation horrible. En ce sur-lendemain du drame, le domicile familial est vide. Depuis le petit jardin, la vue est dégagée sur les Préalpes et les Alpes enneigées, au loin.

Seul l’aîné des trois fils du couple habite toujours chez ses parents, témoigne un voisin. Le deuxième fils de 29 ans était parti habiter en Irlande depuis peu – il y est désormais incarcéré. Dans le quartier, c’est l’incompréhension qui domine.

La présence du couple B. était appréciée à la fête annuelle des voisins. Le défunt de 62 ans était en retraite anticipée, depuis son dernier poste de chargé de projet au CHUV. Une préretraite dont il «commençait tout juste à profiter», lâche un voisin.

Des sociétés locales en deuil

Urs B. était un amoureux de sport de montagne et on pouvait parfois entendre la voix de basse depuis sa véranda, se souviennent des voisins choqués de la nouvelle. Il venait de s’inscrire dans deux sociétés locales du coin: au chœur mixte de Carrouge cet été et au ski club Les Genettes il y a une année. «C’était un nouveau membre hyper enthousiaste, s’attriste la présidente de la chorale Nathalie Zweifel. Cette nouvelle est un choc, on a de la peine à y croire.»

Les deux sociétés locales entendent rendre hommage à leur membre disparu. «On aura une pensée pour lui lors de nos sorties et à la prochaine assemblée générale», déplore François Gilléron, président du ski club. Cet ancien syndic de Mézières se souvient de l’engagement de son camarade de ski au Conseil communal et «pense très fort à son épouse et à sa famille».

Mais comment expliquer le geste parricide présumé du fils? «Les enfants, on ne les côtoyait pas tellement. Ce n’étaient pas les plus ouverts du quartier, mais ça n’explique rien», peine à articuler une voisine qui «tombe des nues». Un autre habitant du quartier continue: «Sur une dispute, on peut s’engueuler. Mais de là à ce que ça atteigne de telles proportions…»

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