Récolte de signatures
Au top des initiatives populaires, il y a les cantons romands… mais il y a un hic

La Suisse romande est devenue un moteur de la démocratie directe. Depuis 2016, les cantons romands amènent une part croissante des signatures aux initiatives populaires. Ce qui s'explique par les entreprises de collecte de signatures, dont les pratiques interrogent.
Publié: 04.04.2025 à 11:05 heures
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Pour obtenir 100'000 signatures, les comités d'initiative misent sur la Suisse romande, qui apporte 30% des paraphes en moyenne.
Photo: Keystone
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Léo MichoudJournaliste Blick

Quand il s'agit de récolter les 100'000 signatures nécessaires pour qu'une initiative populaire soit votée par la population, c'est vers les cantons romands qu'il faut désormais se tourner. Depuis 2016, la part de paraphes récoltés de notre côté de la Sarine est en augmentation, soulignent les données récoltées par la SRF et la RTS ce vendredi 4 avril.

Régulièrement, la proportion de signatures récoltées dans les cantons de Vaud, Genève, Fribourg, Neuchâtel et le Jura dépasse le pourcentage de votants de chacun de ces cantons. Ce qui est loin d'être le cas en Suisse alémanique.

Alors même que seuls 24% des votants de Suisse sont romands, les cantons romands ont fournis 30% des signatures en amont des initiatives populaires entre 2016 et 2024. Les chiffres 2000-2015 correspondaient plus à la répartition de la population: 19% pour la Suisse romande, contre 81% pour le reste de la Suisse.

La faute aux privés qui collectent des signatures

La raison selon le média de service public? Les entreprises de collectes de signatures sont surtout actives en Suisse romande, en particulier en terres vaudoises, genevoises et fribourgeoises. Avec un risque de récolte falsifiée dont s'est emparé la politique.

Certains comités d'initiative sont désormais bien obligés de mandater ces entreprises pour atteindre les 100'000 signatures requises. Pour Julien Cattin, président du comité pour l'initiative «pour sauver des vies en favorisant le don d'organes» (récolte en 2019, vote en 2021), mandater une société de collecte lui a fait l'effet d'un «pacte avec le diable», a-t-il affirmé à la SRF.

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