La réorganisation du Conseil d'Etat vaudois à la suite du rapport d'audit sur le département des finances de Valérie Dittli se fait attendre. En l'absence de cette dernière, le gouvernement n'a pas été en mesure de finaliser les ajustements lors de sa séance de mercredi.
Selon les informations du «Temps», la conseillère d'Etat centriste aurait été aperçue «au bord des larmes» après avoir claqué la porte de la séance hebdomadaire ce mercredi matin. Des discussions agitées auraient poussé Valérie Dittli à quitter les lieux, précise le journal.
Interrogée par Keystone-ATS, Valérie Dittli donne une version plus nuancée. «J'ai dû quitter la séance du Conseil d'Etat de manière anticipée», a-t-elle répondu par écrit. «Pour la finalisation de l'organisation des départements, je souhaite que le cadre légal, notamment la Loi sur l'organisation du Conseil d'Etat (LOCE), soit respecté», ajoute-t-elle, sans autres commentaires. La discussion sera reprise ultérieurement.
Une simple note aux médias
C'est dans une simple note aux médias, transmise à la mi-journée, que le Conseil d'Etat évoque l'absence de la ministre centriste à la séance hebdomadaire et donc l'impossibilité de «finaliser l'organisation des départements». Valérie Dittli s'est vu retirer vendredi dernier son rôle de grande argentière du canton (finances et fiscalité), à la suite de la publication d'une analyse externe sur des dysfonctionnements au sein de son département.
La gestion des finances a été confiée à la présidente du gouvernement Christelle Luisier dès le 1er juin, à savoir la Direction générale de la fiscalité (DGF) et le Service d'analyse et de gestion financières, à savoir tout le volet financier. Ceux-ci seront rattachés à son Département des institutions, du territoire et du sport (DITS). En attendant ce transfert, Frédéric Borloz, suppléant du Département des finances (DFA), assurera la transition.
Valérie Dittli conserve les autres pans de son département, à savoir la Direction générale de l'agriculture, de la viticulture et des affaires vétérinaires, Statistique Vaud et l'Office cantonal de la durabilité et du climat. En raison de son absence maladie de la semaine dernière, la composition exacte de son département n'avait déjà pas pu être finalisée.
Le département de Luisier redimensionné
Le Conseil d'Etat devait donc examiner mercredi matin le périmètre du département raboté de Valérie Dittli. Dans sa note aux médias, il indique toutefois avoir pris acte que le DITS «devra être redimensionné à compter du 1er juin 2025 à la suite du transfert des finances et de la fiscalité».
L'audit confié en janvier à l'ancien ministre neuchâtelois Jean Studer met notamment en lumière «une collaboration gravement altérée» entre Valérie Dittli et sa directrice générale de la fiscalité, Marinette Kellenberger. Cette mauvaise entente s'étend «au-delà des deux protagonistes» et altère «le bon fonctionnement de l'Etat».
L'analyse indépendante pointe aussi une demande de Valérie Dittli d'annulation de taxation pour des contribuables très aisés, en lien avec le bouclier fiscal et jugée illégale. Le rapport Studer relève aussi «une possible violation du secret de fonction».
Mardi, le Grand Conseil vaudois a annoncé vouloir faire «toute la lumière» sur l'affaire Dittli. Ses députés ont plébiscité une résolution demandant qu'une délégation des commissions de surveillance établisse un «rapport spécifique» sur les dysfonctionnements au sein du DFA.