Les députés fribourgeois ont refusé mercredi une motion socialiste demandant au Conseil d’Etat d’établir une base légale permettant de soulager les ménages du canton face à la hausse des prix de l’électricité. Pour la majorité, le problème a perdu de son actualité.
La motion a été rejetée par 68 voix contre 28 voix et 9 abstentions. Déposée en septembre 2023 par les députés PS David Bonny et Eliane Aebischer, elle n'a pas séduit les partis du centre-droit et de droite, pour qui la situation s'est détendue depuis l'envolée des prix de 2022 et 2023. Un constat posé aussi par le Conseil d'Etat.
Ce dernier a proposé, via le ministre de l'économie Olivier Curty, de repousser la motion pour les mêmes raisons, tout en précisant que le gouvernement restait «attentif» à l'évolution du marché. Les opposants ont mentionné encore la nécessité d'agir sur la détermination des tarifs, afin de favoriser leur baisse.
Dispositif suffisant
Aux yeux des motionnaires, un feu vert au texte aurait permis «d’ancrer dans la base légale ad hoc le recours à des mesures visant à soutenir le pouvoir d’achat des ménages modestes et de la classe moyenne face à la hausse des charges». Les deux députés ont estimé que le dispositif actuel ne suffisait pas.
Au contraire donc du Conseil d'Etat. «Le mécanisme de politique sociale existante est là pour aider les ménages modestes face à des évolutions économiques adverses, ce qui justifie ainsi de ne pas créer un nouveau soutien financier qui relèverait de la politique énergétique», a-t-il relevé dans sa réponse.
Pour rappel, en octobre 2023, les députés fribourgeois avaient rejeté une demande de procédure accélérée pour le traitement de la motion socialiste relative à l’augmentation «brutale» des prix de l'électricité discutée mercredi. La requête d’urgence avait été repoussée par 49 voix contre 37 et 11 abstentions.