Des conséquences inquiétantes
Les eaux du Léman sont de plus en plus chaude

Les températures de l'eau du Léman atteignent des niveaux records. Le rapport du CIPEL révèle des effets inquiétants sur l'écosystème et la teneur en oxygène. Le changement climatique menace cette ressource stratégique.
Publié: 11:18 heures
Un nouveau rapport s'inquiète du réchauffement des eaux du Léman.
Photo: Shutterstock
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ATS Agence télégraphique suisse

Le lac Léman a tendance à se réchauffer inexorablement. En 2023, les températures de surface de l'immense plan d'eau ont atteint des niveaux sans précédent, constate la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL) dans son dernier rapport scientifique annuel.

En 2023, les eaux de surface du Léman ont affiché une température moyenne de 13,6 degrés, soit 1,3 degré au-dessus de la moyenne des 30 dernières années, relève la CIPEL dans un communiqué. Les eaux profondes sont aussi touchées par le phénomène. Leur température a augmenté de 1,1 degrés en 11 ans.

Mauvaise oxygénation

La bonne oxygénation du Léman est également en péril. En 2023, souligne la CIPEL, le brassage hivernal du lac n'a pas pu se réaliser entièrement pour la onzième année consécutive. Un brassage complet est pourtant essentiel pour alimenter en oxygène les zones profondes et redistribuer les nutriments dans la colonne d'eau.

Cette situation, exacerbée par des températures hivernales élevées, a conduit à des niveaux d'oxygène «inquiétants» dans les zones profondes du lac, écrit la CIPEL. Dans ces endroits retirés, les concentrations d'oxygène s'avèrent «bien en dessous» du seuil de qualité fixé par l'Ordonnance sur la protection des eaux suisses.

Ecosystème fragile

La CIPEL note, par ailleurs, «la vulnérabilité croissante de l'écosystème du Léman face au changement climatique». Les cycles de reproduction du corégone et de la perche présentent des variations saisonnières directement liées aux températures élevées de l'eau. Les populations de zooplanctons poursuivent, elles, leur déclin.

Concernant les micropolluants, leurs concentrations dans les eaux du Léman tendent à baisser «grâce à des efforts combinés dans les secteurs agricoles et de traitement des eaux usées». La pollution plastique demeure toutefois un problème, avec des concentrations élevées, principalement composées de fibres synthétiques.

Face au changement climatique, le Léman constitue une ressource stratégique essentielle, rappelle la CIPEL. Selon la commission, «une action concertée» de tous les acteurs concernés est nécessaire pour garantir la qualité des eaux du lac et «la résilience de son écosystème».

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