Aux approches des élections préfectorales à Bienne et dans le Jura bernois, un nouveau parti d'extrême droite fait scandale. Les deux candidats du Rassemblement romand patriote (RRP) sont rattrapés par des révélations du «Courrier», le 16 avril dernier, à partir d'informations du site de gauche radicale Renversé.
L'article fait état de conversations WhatsApp entre les membres du parti, dont le président qui tolère des dérapages. Sous couvert de l'humour, on y découvre des propos antisémites, islamophobes et sexistes, ainsi qu'une apologie de la violence. Le groupe WhatsApp a rapidement été supprimé.
Le candidat RRP à la préfecture de Bienne, Loïc Besançon, 18 ans, a participé aux discussions dénoncées. Quant au candidat du Jura Bernois, Bruno Dumont, il n'a pas WhatsApp mais devra déménager en cas d'élection puisqu'il est vaudois. Ils font face à deux élues libérales-radicales sortantes, toutes deux largement favorites.
Un tournant pour le parti?
Le vice-président du parti a par la suite essayé de défendre l'image du RRP, dans une interview à la RTS ce dimanche 27 avril. Il affirme que son parti «n'est pas fasciste» et que ces échanges sont l'œuvre de jeunes qui «ne maîtrisent pas leur communication».
Sauf que l'affaire n'en est pas restée là. L'offensive antifasciste romande avait posé un ultimatum, en exigeant du RRP qu'il annonce sa propre dissolution avant le 29 avril à 14h. La menace? Révéler l'intégralité des discussions WhatsApp et les données (noms, adresses, numéros de portable) des sympathisants du parti.
Le RRP n'ayant pas réagi, le groupe antifasciste a, comme annoncé, publié les discussions. Il promet de continuer «à documenter et à lutter contre ce parti et leurs idées fascisantes».