Dans l'affaire des colis piégés à Genève, un Suisse de 61 ans a été interpellé par la police ce mercredi matin près de l'aéroport, révèle «20 minutes» ce 12 mars. Il est fortement suspecté d'être impliqué dans les demandes de rançons et les menaces qui planent sur l'horloger Patek Philippe et qui ont fait deux blessés.
Dans l'après-midi, une perquisition a eu lieu dans le quartier des Eaux-Vives en lien avec l'arrestation du prévenu, a indiqué le MPC. D'après plusieurs médias sur place, la police et les pompiers genevois ainsi que des collaborateurs de l'Institut forensique de Zurich ont participé à l'opération.
«L’homme est fortement soupçonné d'avoir notamment participé à l'activation des engins artisanaux et explosifs qui ont fait plusieurs blessés à Genève en 2024», confirme le Ministère public à midi, au sujet de cette «vaste opération de police menée par fedpol et la police cantonale genevoise». Selon les informations du «Temps», l'homme interpellé serait un photographe de presse travaillant souvent à l'étranger, dans des zones de guerre. Il se serait fait pincer en voulant convertir des monero – la cryptomonnaie demandée comme rançon et apparemment reçue – à un bancomat.
Explosions et pistolet 3D
Le MPC relie plusieurs évènements à cette interpellation. En avril 2024, un homme a été visé par un dispositif d’autoallumage de type «pistolet 3D» à Plan-les-Ouates. En août 2024, un homme a été blessé après l’explosion d’un sac-poubelle dans le quartier de Saint-Jean à Genève. En novembre 2024, une fillette a été grièvement blessée à la suite de l’explosion d’une boîte aux lettres dans le quartier de Grange-Canal.
Enfin, en janvier 2025, une enveloppe piégée a été envoyée à la rue de la Corraterie. Tous ces évènements sont reliés à Patek Philippe ou à des employés de la manufacture horlogère. «Dans le même contexte, plusieurs lettres de menaces et demandes de rançon ont été adressées à des entreprises actives en Suisse», précise le MPC, qui se félicite des investigations «menées en étroite collaboration par les autorités fédérales et cantonales».
«Collaboration positive» entre les polices
Même Europol a soutenu les forces de l'ordre helvétiques dans leur enquête d'ampleur. Le MPC met l'accent sur «la collaboration positive entre les diverses forces de police, en particulier avec la police genevoise, et les partenaires impliqués».
La procédure pénale est toujours en cours et le MPC ne donnera «aucune information supplémentaire [...] à ce stade». Il est rappelé que «la présomption d'innocence prévaut pour le prévenu».