Ce qui devait être une magnifique journée de printemps à Montreux s’est mué en drame, peu après 6h du matin, lorsque cinq personnes se sont jetées dans le vide depuis un immeuble en face du casino. La police a d’abord parlé de cinq morts, avant de revoir le bilan à la baisse: une personne a survécu et a été transportée à l’hôpital, grièvement blessée. Les raisons du drame restent à élucider.
«Il y a eu tellement de voitures de police que cela m’a réveillée. Dans le groupe WhatsApp du voisinage, quelqu’un a écrit que ce devait être un braquage au casino», raconte Katia, une riveraine que Blick a rencontrée. La femme de 35 ans habite dans le quartier depuis de nombreuses années. Lorsqu’elle a appris ce qui s’était tramé plus tôt dans la matinée, elle a été obligée de venir sur les lieux, «pour aider s’il y a besoin».
La Vaudoise sera gardée à bonne distance de l’Avenue du Casino 35 et de cet immeuble à l’architecture peu élégante qui tranche avec le luxe du casino montreusien. La presse a également été maintenue à l’écart.
Pour seul spectacle, le ballet des policiers scientifiques qui se relaient sur le balcon. «De ce que j’ai entendu, il s’agit d’une famille», explique Rosa, la soixantaine, dont une trentaine d’années dans le quartier.
La dame d’origine portugaise est visiblement affectée par le drame et n’arrive que difficilement à reprendre ses esprits. Les policiers chargés de maintenir sous bonne garde les sinistres tentes blanches dressées au pied de l’immeuble sont eux aussi interloqués par le drame, qui a fait quatre morts et un miraculé. Le chargé de communication Alexandre Bisenz, qui avait fait part de son émotion aux médias présents, a indiqué qu’un point de presse était prévu plus tard dans la matinée.
Le casino a fermé son entrée principale
Situé au centre de la zone bouclée, le casino a dû fermer son entrée principale. Les exploitants ont trouvé une parade en se rabattant sur l’accès côté lac, mais la tension est vive chez les employés. «Nous ne vous dirons rien», souffle un réceptionniste en train de faire face à la colère d‘un client mécontent.
Ces services sont disponibles 24 heures sur 24 pour les personnes en crise suicidaire et pour leur entourage:
- Consultation téléphonique de la Main Tendue: téléphone 143 www.143.ch
- Conseil téléphonique de Pro Juventute (pour les enfants et les jeunes): téléphone 147 www.147.ch
- Autres adresses et informations : www.parler-peut-sauver.ch
Ces services sont disponibles 24 heures sur 24 pour les personnes en crise suicidaire et pour leur entourage:
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De l‘autre côté, deux personnes âgées veulent accéder à la pharmacie. Pas de chance pour elles: le commerce est situé en contrebas de l‘immeuble endeuillé. La négociation avec la police n‘a aucune chance d‘aboutir, malgré les véhémentes protestations des deux clients déçus. «Nous avons vraiment besoin de médicaments. Comment fait-on?»
Des gens aux apparences tranquilles
Selon une voisine interrogée par «Le Temps», les faits se sont déroulés vers 6h du matin. Un témoin présent sur les lieux avant l’arrivée de la police rapporte que les personnes gisaient au sol sans chaussures. Les voisins de pallier peignent le portrait d'une famille discrète. Il s'agit de deux adultes âgés d’une quarantaine d’années, de deux ados et d'une grand-mère. Ils ont emménagé il y a trois ans. «On n’entendait rien de chez eux, le père ne disait jamais bonjour dans le couloir et commandait de nombreux colis presque quotidiennement», raconte Claude Rouiller. Il rapporte également avoir senti une forte odeur d’encens ces derniers jours. D’autres voisins disent avoir soupçonné que la famille appartenait à une secte.
«Il était sept heures moins quart, je suis sorti de la douche, j’ai pris un café et j’ai entendu un bruit sourd», rapporte un voisin du premier étage, qui a vu distinctement trois corps d’un côté, deux de l’autre. «J’ai cru que c’était un mauvais film, je n’arrivais pas à fixer l’image plus de quelques secondes», poursuit-il. Comme les autres voisins, il insiste sur la discrétion de la famille.
D'autres habitants de l'immeuble se sont exprimés auprès de «24 Heures». L'une d'elle, vivant au 6e étage, promenait son chien lorsqu’elle a remarqué quelque chose d’inhabituel dans sa rue: «La police n’était pas encore sur place, mais il y avait déjà des personnes autour. Quand j’ai vu les deux premiers corps, j’ai cru qu’il s’agissait d’un accident de voiture. Et puis j’ai vu les trois autres. Je n’ai pas réalisé que c’étaient mes voisins du dessus.»