Après plus de trente ans en politique, Regula Rytz veut commencer quelque chose de nouveau. Elle pourrait certes continuer longtemps avec passion, mais le désir de suivre une nouvelle voie était plus grand, confie la sexagénaire dans la SonntagsZeitung. La conseillère nationale écologiste a confirmé son départ à l’agence de presse Keystone-ATS.
Il est prévu que Regula Rytz prenne la tête de l’organisation de développement Helvetas. La crise climatique va «changer dramatiquement la planète» et les plus pauvres de ce monde seront les plus touchés. C’est pourquoi elle souhaite s’engager dans la coopération au développement, explique-t-elle.
Plus qu’une retraite, un changement de rôle
La Bernoise souhaite en outre se mettre à son compte et ouvrir un bureau de conseil. Parallèlement, elle souhaite s’occuper davantage de politique européenne en tant que déléguée auprès des Verts européens, «afin de faire passer l’accord-cadre lors d’une deuxième tentative». «Je n’arrête pas la politique. Je change simplement de scène», conclut-elle.
Présidente des Verts
Regula Rytz a été élue au Conseil national en 2011. Depuis le début de son mandat, elle a siégé dans plusieurs commissions dont celles de l’économie, des transports et des communications, des finances ainsi qu’à la commission de gestion.
En 2012, la Bernoise a été élue à la présidence des Verts suisses, d’abord comme coprésidente avec la Vaudoise Adèle Thorens avant d’assumer seule cette fonction depuis 2016. Sa présidence a été couronnée par l’immense succès des Verts aux élections fédérales de 2019.
Candidate au Conseil fédéral
Suite à ce succès électoral, Regula Rytz s’était portée candidate au Conseil fédéral. Elle n’était toutefois pas parvenue à prendre un des deux sièges du PLR, dont les deux ministres sortants – Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter – ont été réélus par le parlement.
Après huit ans à la tête du parti, elle a remis le flambeau en 2020 au conseiller national zurichois Balthasar Glättli. Sur Twitter, ce dernier l’a chaleureusement remerciée pour son «inlassable engagement».
Cheffe d’une alliance gauche-droite bernoise
Avant de faire de la politique au niveau national, Regula Rytz a occupé différentes fonctions aux niveaux cantonal et local. En 1987, elle a participé à la création de l’Alliance verte et socialiste, une formation cantonale qu’elle a dirigée de 2001 à 2005.
Elle a fait ses premiers pas dans la politique cantonale en entrant en 1994 au parlement bernois. Elle s’est notamment occupée de la formation et de la politique financière. Elle n’a en revanche pas réussi le saut, en 1998, au Conseil d’Etat. Elle a ensuite été élue au Conseil municipal de Berne en 2004.
A l’heure de quitter la scène nationale, l’ancienne dirigeante ne s’inquiète pas pour le succès de son parti. «Nous sommes forts sur le fond, nous continuons à gagner des élections et des nouveaux membres. La crise du Covid et la guerre de Poutine n’ont pas pu arrêter la vague verte», estime-t-elle dans la «SonntagsZeitung».
(ATS)