C’est un retour à la réalité brutal pour Daniela Antunovic et sa famille. Pendant la dernière soirée de leurs vacances mercredi dernier, Daniela Antunovic reçoit un téléphone d’un proche qui habite comme elle à Schlieren, dans le canton de Zurich. «Ton appartement est inondé!», lui annonce-t-il, bouleversé.
Les appels s’enchaînent alors, l’heure est grave. «J’ai dû m’organiser pour qu’une personne sur place puisse avoir les clés afin d’aller voir notre appartement», rapporte Daniela Antunovic à Blick. La trentenaire, son mari et ses deux filles prennent immédiatement la route pour rentrer.
«La cage d’escalier dégageait une odeur bestiale»
Alors que la famille est encore dans la voiture, Daniela Antunovic reçoit une première vidéo de son 4.5 pièces. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle se rend compte de la gravité de la situation. «C’était horrible. J’étais très choquée, pratiquement tout l’appartement était inondé d’eau et de matières fécales!»
Lorsqu’elle arrive finalement avec sa famille à Schlieren, un nouveau choc l’attend: «Nous n’avons pas pu entrer dans notre appartement et la cage d’escalier dégageait une odeur bestiale», raconte-t-elle, encore secouée.
Des réparateurs sont déjà sur place. Ce n’est qu’au bout d’une heure et demie que la famille peut entrer et découvrir l’ampleur de la catastrophe. À l’exception de la chambre à coucher principale, tout l’appartement est inondé d’eau et d’excréments.
La régie immobilière Livit AG, responsable de l’appartement, confirme l’incident à la demande de Blick: «Un refoulement s’est produit dans les canalisations de l’appartement concerné. Le concierge responsable de l’immeuble, en collaboration avec une entreprise de nettoyage des canalisations, a immédiatement remédié à la cause et procédé à un nettoyage préalable de l’appartement.»
Rien à sauver
Dans l’appartement dévasté, Daniela Antunovic tente de sauver ce qui peut encore l’être, c'est-à-dire pas grand-chose. «Tout ce dont nous aurions eu besoin est sale et sent très mauvais.» Ce qui leur reste sont les affaires et les vêtements qu’ils avaient emportés avec eux en vacances.
La gérance de l’immeuble promet à la famille de leur trouver une solution d’hébergement dans les jours qui viennent. Daniela Antunovic, son mari et ses deux enfants s’installent dans un hôtel pendant trois jours. Ce n’est pas idéal: le retour à l’école et au travail est difficile.
Un logement provisoire leur est ensuite proposé. Le problème: il se trouve à plusieurs kilomètres de leur domicile. La fille cadette, 9 ans, ne pourrait pas se rendre seule à l’école. La famille décide alors de s’installer dans une salle commune de leur immeuble d’origine. «Nous devons tous dormir ensemble. Les humains, un chien et deux perroquets dans à peine 40 mètres carrés. Ma fille est constamment enrhumée.»
Pas de douche, pas d’ustensiles de cuisine
Les conditions de vie sont difficiles. Il n’y a pas de douche dans la salle commune, souligne Daniela Antunovic. «Cela fait une semaine que nous sommes dans cette pièce. Je suis obligée de me doucher là où je travaille. J’ai honte. La gérance nous dit que nous pourrions prendre une douche dans l’appartement, mais la baignoire est remplie d’excréments!»
La gérance Livit AG explique avoir proposé aux locataires différentes options d’hébergement temporaire dans des hôtels, des appartements meublés et des AirBnB. La famille les a toutes refusées: ces logements étaient trop loin de leur domicile actuel ou n’autorisaient pas la présence d’animaux. En accord avec les locataires, la gérance a installé un réfrigérateur et des plaques de cuisson dans l’espace commun de l’immeuble.
«C’est intenable»
Malgré ces aménagements, la famille ne peut toujours pas cuisiner car ils n’ont ni ustensiles de cuisine ni vaisselle. Daniela Antunovic ne sait pas encore combien de temps cela va durer: «C’est intenable pour nous. Je n’aurais jamais pensé qu’une telle chose soit possible en Suisse. Nous nous sentons abandonnés. Nous avons besoin d’aide en toute urgence!»
La gérance immobilière est optimiste: la famille pourrait réintégrer son appartement à court terme. «Selon les premières estimations de l’équipe de gestion des sinistres, il faut s’attendre à un délai d’un mois à un mois et demi.» En parallèle, la gérance continue de chercher un logement provisoire qui conviendrait à Daniela Antunovic, son mari et ses enfants.