Un nouveau loup mâle adulte a été abattu dans le canton de Vaud. Il pourrait s'agir du chef de la meute du Mont-Tendre qui était dans le viseur du Canton de Vaud depuis l'autorisation des tirs préventifs depuis le 1er décembre. Des analyses ADN devront le confirmer.
Le loup a été tiré dans la nuit de jeudi à vendredi sur le territoire de la commune de Montricher, dans le Jura vaudois, a indiqué vendredi l'Etat de Vaud dans un communiqué. «Cette action de régulation, menée par des agents du corps de police faune-nature de la Direction générale de l'environnement (DGE), s'inscrit dans le cadre de la décision de réguler le mâle géniteur de la meute du Mont-Tendre», explique-t-il.
En application de la nouvelle ordonnance fédérale sur la chasse, la Confédération avait en effet autorisé le Canton à cibler cet «individu considéré comme particulièrement nuisible». L'autorisation de tir courait jusqu'au 31 janvier de cette année, rappelle-t-on. Pour rappel, cette nouvelle ordonnance prévoit la possibilité d'abattre un mâle géniteur particulièrement nuisible, à titre exceptionnel et dans le cadre de la régulation proactive d'une meute.
Résultats d'ici deux semaines
Le tir a été effectué conformément aux exigences de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), selon le canton. Le corps a été envoyé à l'institut de pathologie animale (FIWI) de l'Université de Berne. Les analyses ADN au laboratoire de biologie de la conservation (LBC) au département d'écologie et évolution de l'Université de Lausanne (UNIL) permettront de confirmer si l'animal régulé est le mâle reproducteur de la meute du Mont-Tendre (M351).
Les résultats devraient être connus d'ici à environ deux semaines, selon Sébastien Beuchat, directeur des ressources et du patrimoine naturel à la DGE, interrogé par Keystone-ATS.
Grâce aux analyses ADN, plusieurs attaques sur des animaux de rente ont pu être attribuées à ce loup. M351 a également présenté «des comportements indésirables dans des localités au pied du Jura en mars 2023», selon le canton. Il avait déjà fait l'objet d'une demande de régulation en juin dernier, que l'OFEV avait refusée sous l'angle de l'ancien droit.
Sept loups tirés à ce jour
Le canton compte trois meutes dans le Jura vaudois. Au total, sept loups ont été désormais tués par des tirs de régulation à ce jour.
En novembre, le conseiller d'Etat en charge du dossier, Vassilis Venizelos, avait indiqué avoir obtenu des clarifications de l'OFEV sur la manière de comptabiliser les meutes vaudoises. Il y en a deux «indigènes» avec celles du Mont Tendre et du Marchairuz, tandis que les meutes «transfrontalières» du Risoud et de Jougne comptent chacune pour une demi-meute.
Le sujet, ultra-sensible, ne cesse d'être abordé au Grand Conseil. Fin novembre encore, les députés ont adopté une résolution, à savoir un voeu adressé au gouvernement, pour que celui-ci en fasse davantage pour réguler le loup. L'auteur du texte, Loïc Bardet (PLR), a notamment jugé que les efforts vaudois étaient «insuffisants» au vu de la nouvelle législation fédérale.
Plusieurs autres députés de droite avaient enchaîné en affirmant que la situation n'était «plus sous contrôle» dans le canton et donnait lieu à des «massacres» au sein des troupeaux.
Un braconnage et un accident
Par ailleurs, en début d'année, c'est un premier cas de braconnage dans le canton qui a fait parler de lui. Un loup mâle de 32 kilos a en effet été trouvé le 3 janvier dans une forêt près du village d'Oleyres, sur le territoire d'Avenches, dans la Broye vaudoise. L'Etat de Vaud a rappelé qu'il condamne tout acte de braconnage et a indiqué que la justice avait été saisie.
Le canton a également informé en début de semaine qu'un autre loup mâle avait été trouvé mort peu avant les Fêtes de fin d'année, le 10 décembre dernier à Longirod, dans le Jura vaudois. L'autopsie menée par le FIWI a établi que l'animal avait péri à la suite d'une collision avec une voiture. Les analyses ADN sont en cours pour identifier l'animal.
(ATS)