Rapport inquiétant d'Addiction Suisse
La consommation d'alternatives aux cigarettes explose chez les mineurs (surtout les filles)

Les cigarettes électroniques jetables et aux multiples goûts ont la cote, même chez les mineurs. Une tendance qui inquiète Addiction Suisse, tandis que sur TikTok, de jeunes ados malades mettent en garde leurs pairs sur les ravages de ces produits.
Publié: 27.03.2023 à 20:59 heures
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Dernière mise à jour: 27.03.2023 à 21:48 heures
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Les cigarettes électroniques jetables ont la cote pour leur facilité d'utilisation.
Photo: Shutterstock
Kathrin Brunner Artho

«Stop Vaping!» Voici la mise en garde de nombreux jeunes sur TikTok en Suisse contre les cigarettes électroniques, aussi appelées vapoteuses ou «vape» en anglais. Avec des titres comme «Trois raisons pour lesquelles vaper est nocif» ou «Arrête de vaper», certains adolescents veulent attirer l’attention sur les substances nocives contenues dans ces alternatives à la cigarette.

Que ce soit via des vidéos explicatives ou via des vlogs tournés sur des lits d’hôpital, ces vidéos deviennent virales. C’est le cas du clip d’une jeune Suisse-alémanique portant un masque respiratoire. «Fais-moi confiance, ne fume pas de vape», écrit-elle en légende.

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Originaire de l’anglais, le mot «vape» signifie littéralement «vaporiser». Les cigarettes électroniques chauffent et vaporisent le liquide qu’elles contiennent, et c’est cette vapeur qu’inhalent les consommateurs de ces alternatives au tabac. Dans les e-liquides se trouvent, entre autres substances, différents parfums et arômes et, sur demande, différentes quantités de nicotine.

Après un énorme engouement autour de ces cigarettes électroniques rechargeables ou jetables et déclinables quasi à l’infini en goût, les jeunes déconseillent désormais leur consommation sur les réseaux sociaux.

Contrairement aux cigarettes traditionnelles, il n’existe pas encore d’études sur les effets à long terme de ces alternatives au tabac, notamment sur le liquide qu’elles contiennent.

Un jeune sur 3 consomme du tabac ou de la nicotine

La fondation Addiction Suisse observe elle aussi que les jeunes de 11 à 15 ans sont de plus en plus nombreux à opter pour des alternatives à la cigarette. Dans son dernier rapport publié ce lundi, l’organisation parle d’une «évolution inquiétante» des habitudes. Addiction Suisse constate qu’un jeune de 15 ans sur trois consomme des produits à base de tabac ou de nicotine – dont les cigarettes électroniques.

Sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique, et en collaboration avec l’étude sur les écoliers HBSC (Health Behaviour in School-aged-Children), Addiction Suisse a analysé les comportements de santé, dont la consommation de substances, des jeunes en Suisse. Près de 636 classes, plus précisément 9’345 jeunes âgés de 11 à 15 ans, ont participé à cette étude nationale.

La conclusion est la suivante: «La consommation d’alternatives aux cigarettes a triplé et a fortement augmenté chez les filles.» Quant au snus, le nombre de ses consommateurs a doublé.

Une augmentation plus importante chez les filles

La raison de cette augmentation serait la pure curiosité et l’envie d’essayer quelque chose de nouveau. Dans ce contexte, ce sont surtout les filles qui ont déclaré être attirées par les différents goûts et la discrétion qu’offrent les cigarettes électroniques. Les odeurs de Tutti-Frutti ou de banane sont plus alléchantes que l’odeur habituelle des cendriers.

En 2018, 1’673 filles âgées de 13 à 15 ans fumaient. En 2022, leur nombre est passé à 2’055. Chez les garçons, le nombre a également pris l'ascenseur, mais de manière moins importante: en 2018, 1’878 garçons fumaient, tandis qu'en 2022, ils étaient 1’916 entre 13 et 15 ans.

Si les jeunes essaient désormais de dissuader leurs pairs de fumer ces cigarettes dernier cri sur les réseaux sociaux, les intéressés trouvent sur ces mêmes plateformes des publicités pour ces mêmes produits. En ligne, n’importe qui peut acheter ces «vapes» sans limite d’âge.

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