Rapport de la Commission fédérale
En une année, 163 contenus racistes ont été épinglés en ligne

En un an, 163 contenus racistes ont été épinglés sur une plateforme de signalement. Les personnes noires et de confession juive sont notamment la cible de commentaires haineux sur Internet, s'inquiète la Commission fédérale contre le racisme.
Publié: 21.03.2023 à 10:37 heures
Les commentaires racistes et haineux en ligne sont une réalité, s'inquiète la commission fédérale contre le racisme (illustration).
Photo: JEAN-CHRISTOPHE BOTT

La Commission fédérale (CFR) tirait mardi un premier bilan de la plateforme www.reportonlineracism.ch, mise en ligne en novembre 2021. De fin novembre 2021 à fin novembre 2022, 163 contenus à caractère raciste ont été signalés via la plateforme. La CFR établit un classement en fonction des groupes de personnes touchées et procède à une première évaluation de leur pertinence pénale. Les contenus xénophobes ne visant pas une origine ou une religion spécifique, signalés à 39 reprises, sont les plus nombreux.

Les commentaires haineux contre les personnes noires (38) et les messages à contenu antisémite (23) viennent en 2e et 3e position. Ceux qui ciblent les demandeurs d'asile et les réfugiés sont aussi fréquents (21). Les contenus les plus souvent signalés sont ceux des colonnes de commentaires des médias en ligne (59), suivis par ceux diffusés sur Facebook (41) et Twitter (23). Presque aucun contenu problématique n’a en revanche été relevé sur Instagram, YouTube ou TikTok. Les autres plateformes signalées sont des blogs, des forums ou d'autres sites web.

Loin d'être marginal

Près d’un quart des signalements (39) sont pertinents au regard du droit pénal suisse, constate la CFR. Huit d'entre eux ont fait l'objet d'une plainte auprès des autorités compétentes. Pour les autres, soit il n'existait pas de lien avec la Suisse, soit le compte sur lequel les propos avaient été relevés avait été supprimé entre-temps, soit il s'agissait d'infractions poursuivies sur plainte que seules les personnes touchées peuvent dénoncer, par exemple la diffamation.

Les chiffres montrent que la diffusion de discours de haine en ligne est loin d'être marginale, et qu'elle doit être prise au sérieux, conclut la CFR. Compte tenu également des retours positifs de la société civile et des milieux spécialisés, la commission a décidé de prolonger la durée de ce projet-pilote, initialement prévu pour une année.

(ATS)

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