Protection des frontières
L'UDC prépare une lourde initiative pour stopper l'immigration

L'initiative de l'UDC sur la protection des frontières prend forme. Outre l'introduction de contrôles systématiques aux frontières, le parti veut également réduire le nombre de demandeurs d'asile par d'autres mesures radicales.
Publié: 05.02.2024 à 16:13 heures
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Le chef du groupe parlementaire UDC Thomas Aeschi a élaboré l'initiative sur la protection des frontières en collaboration avec le conseiller national Manuel Strupler.
Photo: keystone-sda.ch
Lea Hartmann

Les plans de l'UDC pour une initiative sur la protection des frontières se concrétisent. En novembre dernier, le parti avait annoncé à Blick une nouvelle initiative populaire visant à limiter l'immigration. Le texte de l'initiative devrait être présenté à l'assemblée des délégués en mars, selon les journaux de «CH Media».

Avec cette initiative populaire, l'UDC veut reprendre la demande déjà formulée au Parlement de réintroduire des contrôles systématiques aux frontières. Mais ce n'est pas tout. Il semblerait que le parti souhaite aussi inclure d'autres exigences.

5000 octrois d'asile par an

L'UDC veut ainsi inscrire dans la Constitution qu'un maximum de 5000 demandes d'asile par an soient acceptées. En 2023, environ 30'000 demandes d'asile ont été déposées, dont environ 5500 ont été accordées. Au cours des dix dernières années, le nombre d'octrois d'asile a oscillé entre près de 5000 et 6400.

Par ailleurs, les personnes arrivant en Suisse en provenance d'un pays tiers sûr ne pourront à l'avenir ni entrer en Suisse, ni y déposer une demande d'asile. Tous les pays de l'UE et de l'AELE, et donc tous les pays voisins de la Suisse, entrent dans cette catégorie. 

Le statut d'«admis provisoire» devrait également être supprimé, estime l'UDC. Ce statut est accordé aux personnes dont la demande d'asile a été rejetée, mais dont le renvoi dans leur pays d'origine n'est pas autorisé par le droit international ou non raisonnable. En ce qui concerne l'avenir des personnes qui ne peuvent pas être expulsées, l'UDC n'apporte pas de réponses. 

Fin de Schengen/Dublin

Enfin, l'initiative prévoit que les accords internationaux soient renégociés s'ils sont incompatibles avec sa mise en pratique. Si cela n'est pas le cas après un an et demi, ils doivent être dénoncés. Ce passage vise principalement les accords de Schengen/Dublin, qui règlent la compétence en matière de demandes d'asile.

Les exigences de l'UDC ne sont pas nouvelles. Mais comme les interventions correspondantes ont été rejetées au Parlement, elle tente une nouvelle fois de faire pression par le biais d'une initiative.

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