Massage aux bols chantants, hypnose et training autogène: une psychiatre de 67 ans et une guérisseuse âgée de 54 ans ont soutiré plusieurs centaines de milliers de francs à une vingtaine de caisses maladie. Les deux femmes ont été jugées coupables, comme le rapporte la «Berner Zeitung».
Mardi, le tribunal régional de Berne-Mittelland les a condamnées à des peines de 36 et 28 mois de prison pour escroquerie, utilisation frauduleuse d'un système de données et faux dans les titres.
La psychiatre a ajouté un supplément à la facture
Mais comment les deux Suissesses ont-elles réussi à tromper le système à ce point? Les femmes, qui ont travaillé ensemble pendant des années et forment un couple dans la vie privée, ont procédé de la manière suivante: la psychiatre adressait ses propres patients à son amie, qui les traitait avec des thérapies alternatives et non remboursées.
Les prestations ont tout de même été facturées après coup à la psychiatre, pour un montant de 150 francs de l'heure.
Au final, la doctoresse a présenté les factures aux caisses maladie via le système de comptabilisation de la Caisse des médecins. Particulièrement audacieuse: non seulement elle a déclaré le tout comme une prestation psychiatrique propre selon le tarif des prestations médicales ambulatoires (Tarmed), mais elle a même facturé un supplément.
Un escroquerie à près d'un million
Les caisses-maladie ont visiblement validé automatiquement les factures. Le tribunal est donc arrivé à la conclusion qu'il s'agissait d'une faute commise par une machine et non par un être humain. Le délit, qui représente environ 90% des cas signalés, est donc l'utilisation frauduleuse d'un système de traitement de données.
Dans le reste des cas, où la saisie a été traitée manuellement, le verdict de culpabilité a été prononcé pour fraude. Alors que le montant du délit de la psychiatre s'élève à 487'000 francs, la thérapeute a obtenu 393'000 francs. La fraude aurait eu lieu entre 2012 et 2020.
Les deux condamnées ont fait preuve d'une «énergie criminelle non négligeable», selon la présidente du tribunal Bettina Bochsler, citée par la «Berner Zeitung». Selon la présidente du tribunal, la psychiatre s'est laissée entraîner dans des activités criminelles afin de permettre à sa compagne de subvenir à ses besoins.