Pour une seule croquetas
Son supermarché la vire pour avoir mangé un aliment périmé, elle gagne en justice

Pour avoir mangé une croquette destinée à la poubelle, l'employée d'un supermarché espagnol avait été licenciée pour «faute grave». La justice juge le motif insuffisant et condamne ce mercredi son employeur Mercadona.
Publié: 10:48 heures
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Dernière mise à jour: 10:50 heures
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L'employée d'un supermarché espagnol avait chipé une croquetas qui partait à la poubelle. Son employeur l'avait licenciée pour «faute grave».
Photo: Getty Images
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Léo MichoudJournaliste Blick

Elle avait mangé un seul tapa (le singulier des tapas), plus précisément une croquetas destinée à la poubelle. Le supermarché espagnol qui l'emploie l'a licenciée, mais la justice ne l'entend pas de cette oreille et condamne l'enseigne Mercadona.

Le tribunal supérieur judiciaire de Castille-La Manche juge injustifié le licenciement d'une employée pour avoir consommé un invendu, relatent ce mercredi 20 novembre l’agence Associated Press et «Le Parisien». C'est dans le Mercadona d'Albacete que les faits se sont produits, dans la région aride de La Manche, au sud de Madrid.

Un soir de juillet 2023, l'employée concernée – engagée depuis 16 ans – a pour tâche la fermeture du magasin, rapporte «El Pais». Au rayon des produits cuisinés sur place, une collègue remplit un chariot de plats restés invendus ce jour-ci, et donc destinés aux ordures.

Une croquette périmée? Motif insuffisant

Ni une ni deux, l'employée chipe une croquette et l'engloutit avant le passage à la case poubelle. Mais sa direction la convoque deux jours plus tard. Selon ses boss, elle a outrepassé le règlement en consommant un produit qu'elle n'a pas payé. La voilà virée pour «faute grave», ce qu'elle conteste.

Attaquer son employeur, Mercadona, en justice lui a donné raison. Pour la justice espagnole, une amende aurait pu être justifiée, mais pas un licenciement. Bouffer une seule croquetas périmée, et pas un paquet entier, d'autant plus en dehors des heures d'ouverture, ne vaut pas «la sanction la plus grave dans le monde du travail», estime le tribunal.

Une décision de justice prise en mai, puis confirmée à la suite de l'appel de l'enseigne de supermarchés. L'employée mise de côté doit donc soit être réintégrée, soit indemnisée à hauteur de 39'700 euros, soit ses salaires non versés. Sans oublier de lui payer une prime de 600 euros de frais de justice.

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