«Pour des motifs égoïstes»
Une infirmière condamnée pour avoir aidé sept personnes à se suicider au Tessin

Une Tessinoise de 67 ans a été condamnée à Lugano pour aide au suicide concernant sept personnes. Elle a profité des lois plus restrictives en Italie pour obtenir des avantages économiques alors qu'elle gagnait déjà bien sa vie.
Publié: 23.10.2024 à 17:51 heures
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Dernière mise à jour: 23.10.2024 à 19:30 heures
L'infirmière condamnée gagnait pourtant bien sa vie, soit environ 10'000 francs par mois. (image d'illustration)
Photo: Shutterstock
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ATS Agence télégraphique suisse

Le tribunal pénal cantonal de Lugano a condamné mercredi une Tessinoise à une peine pécuniaire avec sursis pour incitation et assistance au suicide. La justice considère comme établi que cette infirmière à la retraite a accompagné sept personnes vers le suicide. Le tribunal l'a condamnée à une peine pécuniaire avec sursis de 150 jours-amende à 40 francs. En outre, elle doit payer une amende de 500 francs. L'infirmière retraitée a agi pour des motifs égoïstes, estime le tribunal.

Elle a accompagné des personnes de l'Italie voisine vers la mort. La législation y étant plus restrictive, l'accusée a profité de cette «opportunité économique». En tant qu'infirmière et masseuse indépendante, elle gagnait pourtant déjà bien sa vie, à savoir environ 10'000 francs par mois. A 67 ans, l'inculpée n'exerce plus, a expliqué le juge pour justifier la peine pécuniaire avec sursis au lieu de la peine privative de liberté avec sursis requise. En outre, elle souffre d'un trouble psychique probablement plus prononcé que ne le laisse supposer l'expertise médicale.

Sept suicides assistés

La condamnée a commis ses actes en très peu de temps, a souligné le juge, entre fin octobre 2016 et début février 2017. Elle a procédé via l'association «Carpe Diem», qu'elle a fondée.

Trois autres personnes se seraient renseignées auprès d'elle. La sexagénaire leur a facturé 1000 francs chacune, bien qu'elle ne les ait jamais rencontrées. La Tessinoise a argué qu'elle devait couvrir des frais, tout en précisant qu'elle avait déjà commandé les médicaments prescrits par un médecin. Elle demandait par ailleurs un prix différent pour chacun de ses clients. Ses revenus oscillaient entre 2500 et 8300 francs par personne.

«Sans scrupules»

La condamnée a agi «sans scrupules», a argumenté la procureure. Elle aurait pu effectuer ses accompagnements gratuitement, comme elle gagnait déjà bien sa vie.

L'avocat de l'ancienne infirmière a, lui, fait remarquer que les organisations d'aide au suicide comme Exit et Dignitas demandaient en général entre 7000 et 11'000 francs par suicide assisté. Les montants réclamés par sa cliente sont donc comparables.

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